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L’enseignement à distance est un échec monumental
TVA Nouvelles
Après des milliers de morts et beaucoup de souffrance, ce que la pandémie à la COVID-19 nous a au moins appris d’une manière percutante, c’est bien que l’enseignement à distance avec lequel notre système d’éducation a dû composer pendant plusieurs mois est, sauf exception dans des cas très particuliers, un échec monumental.
Sédentarité, problèmes de posture et de vision, trouble du sommeil, détresse psychologique, anxiété, sentiment d’isolement, dépression, perte de motivation, difficulté à se concentrer, décrochage scolaire et, il ne faut pas l’oublier, rendement académique à la baisse...
Voilà quelques-uns des effets négatifs engendrés par cette école virtuelle, une approche déshumanisante, antisociale et glaciale qui s’attaque d’une manière pernicieuse aux fondements même de ce qui est ou devrait être au centre de tout projet éducatif; je parle ici de cette relation humaine à la fois physique, empathique et intellectuelle censée se déployer entre un enseignant et ses étudiants, mais également entre les étudiants eux-mêmes dans un milieu physique et réel qui s’appelle l’école.
L’être humain possède des organes, des sens, un épiderme; en somme, il est partie prenante d’un corps qui carbure à l’émotion et parfois à la raison lorsque les conditions idéales sont réunies. Et il est avant tout – comment peut-on faire semblant de l’ignorer – un animal social qui a besoin d’être entouré concrètement, réellement, physiquement de ses semblables pour se développer, s’épanouir et s’ouvrir sur le monde. Malgré le rêve de certains apôtres du tout numérique, l’élève n’est pas une clé USB qu’il suffirait de brancher à un ordinateur pour qu’il se mette comme par miracle à apprendre et encore moins à penser!
Comment en suis-je venu en 2021 à devoir réaffirmer de pareils truismes, d’aussi banales lapalissades qui, loin de me faire rire, m’attristent au plus haut point!
En fait, je devrais reprendre mon affirmation du début: la pandémie ne nous a pas appris, mais plutôt reconfirmé, mais cette fois d’une manière éloquente et brutale, que l’école en ligne ne livrait pas la «marchandise», ne comblait en rien les belles promesses faites à coup de publicités mensongères ou naïves.
Comme le soulignent Steve Bissonnette, Isabelle Carignan et Marie-Christine Beaudry dans un article intitulé L’école virtuelle: faute de pain, on mange de la galette1, cela fait plus de vingt ans que des études réalisées aux États-Unis – mais aussi ailleurs dans le monde – démontrent que l’école virtuelle donne de moins bons résultats en lecture, en mathématiques et en sciences chez les élèves du primaire et du secondaire.