
L’embauche de 100 nouveaux policiers pourrait-elle résoudre les problèmes de Vancouver?
Radio-Canada
Le nouveau maire élu de Vancouver, Ken Sim, promet d’embaucher 100 nouveaux policiers et 100 nouveaux travailleurs en santé mentale durant sa première année de mandat pour lutter contre la criminalité et répondre aux problématiques liées à la santé mentale. Cette promesse phare de sa campagne aura-t-elle l’effet escompté?
Le service de police de Vancouver compte près de 1350 agents, selon le dernier bilan de 2021, et a le corps policier a déjà demandé à la Ville d'en embaucher plus.
Il y a un an, la police de Vancouver voulait avoir plus de policiers, 60, en fait, mais le conseil ne voulait pas donner d’argent pour cette embauche, explique Lisa Dominato, qui a remporté l’un des sièges du conseil municipal sous la bannière d’ABC Vancouver, le parti de Ken Sim.
Être plus efficace et plus empathique en gérant les problèmes que nous avons dans nos rues présentement, c’est le désir avoué du nouveau maire qui entrera officiellement en fonction le 7 novembre. Il reste pourtant vague sur la façon dont il entend concrétiser cette vague d’embauches en un an.
C’est pourtant la manière dont il va y parvenir qui pourrait faire une différence, dit le professeur 'Marc Alain, du département de psychoéducation de l’Université du Québec à Trois-Rivières. Il estime que la clé sera d’orienter ces policiers vers un travail de prévention.
Nous parlons ici d’une délinquance très floue, qui se crée autour du phénomène de la dépendance et de la consommation, avance-t-il.
La chose à retenir, c’est que la répression simple, ça ne fonctionne pas, avertit d’emblée Francis Langlois, membre de l'Observatoire sur les États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand.
Il rappelle que dans les années 1980 et 1990, avec la hausse de la violence dans les grandes villes américaines, comme New York, Boston ou Philadelphie, le premier réflexe des élus avait été en effet de mettre plus de policiers dans les rues.
Mais quand tu mets plein de monde en prison, ça crée ensuite une génération de vrais criminels, illustre le spécialiste. Il nuance toutefois que, parfois, plus de policiers sur le terrain contribue à réduire la criminalité dans certains endroits, mais qu'on voit une réelle différence dans les villes qui ont opté pour un modèle plus collaboratif, dans lequel la police travaille de près avec les intervenants locaux.