L’auteur de la plus longue alerte AMBER du Québec plaide coupable
TVA Nouvelles
Le père qui a tenu les policiers de la Sûreté du Québec en alerte pendant six jours lors de la plus longue alerte AMBER de l’histoire du Québec survenue à Sainte-Paule en Gaspésie l’automne dernier a choisi de plaider coupable à tous les chefs d’accusations qui pesaient contre lui.
Le 31 août dernier, deux intervenantes de la DPJ, accompagnées de quatre policiers s’étaient présenté à la résidence du père de famille dans la petite municipalité de Sainte-Paule en Gaspésie afin d’exécuter une ordonnance leur permettant de retirer la garde de l’enfant. Personne ne se trouvait sur place à ce moment si bien que les policiers s’étaient ensuite rendus chez les parents de l’accusé, qui ne peut être nommé pour protéger l’identité de l’enfant, pour le localiser.
Le père de l’accusé, très peu collaboratif, avait alors indiqué que l’homme de 36 ans, l’enfant de trois ans et sa mère se trouvaient dans la forêt et qu’il était armé. Des négociations avaient eu lieu pour que l’homme recherché revienne à la résidence, mais ce dernier s’était plutôt sauvé en passant devant les policiers en VTT, son garçon avec lui.
Les policiers ont aussitôt déclenché une alerte AMBER. Une information que l’accusé a rapidement obtenue lorsque l’avis de recherche a aussi retenti sur son cellulaire. Se départissant de son téléphone, le fugitif et l’enfant ont ensuite passé trois nuits, dont deux à la pluie battante dans des caches de chasse, puis dans un chalet où il a volé une autre arme et de la nourriture.
Le 4 septembre, trouvant les conditions de fuites difficiles, le fugitif s’était réintroduit à l’intérieur de sa résidence de Sainte-Paule à l’insu des policiers. C’est en voulant installer un dispositif de caméras dans la maison en question que les policiers se sont retrouvés face à face avec l’homme qui s’est levé de son lit pour tirer en leur direction.
L’homme qui était muni de deux carabines de calibre .12 et .22 en plus d’un revolver de calibre .38 a tiré trois fois sans atteindre l’un des quatre policiers alors à l’intérieur. En soirée, une tentative du groupe tactique d’intervention (GTI) pour aller récupérer l’enfant s’était aussi soldée par des coups de feu de l’accusé, forçant les policiers à se replier.
Des négociations ont ensuite eu lieu jusqu’au lendemain pendant lesquelles le père, toujours en présence de son enfant au deuxième étage de la résidence, a dit que le tout finirait «dans un bain de sang». Vers midi le lendemain, près de six jours après le déclenchement de l’alerte AMBER qui a mobilisé 400 policiers, l’accusé a finalement accepté de laisser l’enfant rejoindre sa mère, puis de se faire arrêter.
Mercredi matin au palais de justice de Matane, l’homme a plaidé coupable à une multitude d’accusations en lien avec ce dossier, notamment d’avoir déchargé une arme à feu vers les policiers et d’avoir caché un enfant dans le but de priver de sa possession la personne qui en avait la garde. Certaines accusations sont toutefois tombées, dont celle de tentative de meurtre sur des policiers.
À la suite de l’événement, la mère de l’enfant et ex-conjointe de l’accusé avait cependant porté plainte pour plusieurs voies de fait sur une période de cinq ans. L’accusé a aussi plaidé coupable à ces accusations.