
L’Australie lance une enquête sur les femmes aborigènes disparues ou assassinées
Radio-Canada
L'Australie lancera une enquête sur les femmes et les enfants autochtones disparus ou assassinés. Le Sénat du pays vient de voter en faveur de la formation d’un comité chargé d'enquêter sur les causes systémiques de cette violence.
La motion pour lancer l'enquête a été présentée par Dorinda Cox et Lidia Thorpe, deux femmes autochtones qui sont sénatrices pour le Parti vert australien.
Toutes deux ont été touchées par cette tragédie. La justice n’a pas été rendue, car [ces personnes] n'étaient pas assez importantes pour que des enquêtes soient menées autour de ces meurtres, a déclaré Mme Thorpe dans un discours devant le Sénat.
Membre de la communauté DjabWurrung Gunnai Gunditjmara à Melbourne, Mme Thorpe a mentionné que sa cousine avait été tuée et son corps, jeté sur la pelouse d'un membre de la famille.
L'une des tâches de l'enquête du Sénat sera de faire la lumière sur le nombre de femmes et d'enfants des premiers peuples portés disparus ou assassinés en Australie. Bien que certaines données soient collectées par les services de police État par État, il n'existe actuellement aucune base de données nationale retraçant le nombre de femmes et d'enfants qui ont disparu ou ont été tués.
Mme Cox, une femme de la communauté Noongar-Yamatji basée à Perth, a précisé qu'elle était au courant de 76 cas de femmes disparues ou assassinées à travers le pays.
Dans son État d'origine, l'Australie-Occidentale, les Aborigènes totalisent 17,5 % des cas non résolus de personnes disparues, alors qu’ils ne représentent que 3 % de la population de l'État, selon les données collectées par l'Australian Broadcasting Corporation en 2019.
Dorinda Cox est une ancienne policière, mais elle indique qu'elle se sentait parfois impuissante dans ce rôle.
« J'ai été à l'intérieur de la machine et j'ai vu de mes propres yeux à quel point les préjugés conscients et inconscients existent lorsque nous parlons des peuples des Premières Nations. »