
L’augmentation des taux d’intérêt pourrait faire mal à de nombreux propriétaires
Radio-Canada
Les propriétaires qui ont opté pour un prêt à taux variable seront particulièrement touchés par la hausse des taux d’intérêts qui devrait se poursuivre au moins jusqu’à la fin de l’année. Ils pourraient avoir à payer plus au cours des prochains mois.
On s’attend à ce que la Banque du Canada hausse son taux directeur ce mercredi, et qu’elle le fasse à plusieurs reprises d’ici le mois de décembre, et peut-être au-delà, selon la situation économique.
À titre d’exemple, pour un prêt hypothécaire de 300 000 $, une augmentation 0,5 point de pourcentage du taux d’intérêt représente une augmentation de 90 $ par mois, soit plus de 1000 $ par année.
Au pays, un quart environ des prêts hypothécaires sont à taux variables. Mais depuis un an, souligne la Société canadienne d’hypothèque et de logement, le nombre de personnes qui ont eu recours à ce type de prêts a augmenté.
En 2021, il y avait un écart assez significatif entre les taux variables et les taux fixes, les taux variables qui étaient beaucoup plus bas, donc pour certains, plus alléchants, et donc on a une majorité des Canadiens, l’année passée, et même en début de cette année, qui ont décidé d’opter pour un taux variable, souligne Tara Bourassa-Ochoa, économiste principale en recherche de l’habitation à la SCHL.
Pour ces propriétaires, les prochains mois réservent donc de mauvaises surprises. Soit que le paiement hypothécaire va augmenter, de période en période, donc on va le voir à cause que le taux d’intérêt va augmenter, ou, il y a d’autres cas où c’est la proportion capital versus intérêts va changer, explique Tara Bourassa-Ochoa.
Selon Jean-François Perrault, premier vice-président et économiste en chef à la Banque Scotia, les propriétaires qui ont négocié un prêt à taux fixe de 5 ans, soit l’immense majorité des propriétaires, ne devraient pas subir des conséquences aussi grandes que ceux qui ont un prêt à taux variable.
[Ces taux] sont plutôt en fonction des taux d’intérêt de marché, donc les taux d’intérêt sur les obligations gouvernementales à cinq ans, qui eux ont déjà augmenté beaucoup, parce que, évidemment, ce sont des taux d’intérêt qui sont fonction de ce qu’on anticipe qui va arriver dans les années à venir. La hausse de taux qu’on prévoit à très court terme est déjà incorporée dans ces taux d’intérêt-là, rappelle-t-il.
Même si les taux d’intérêt continueront à augmenter, ces propriétaires pourraient s’en sortir avec moins de mauvaises surprises. Lorsque la Banque du Canada va augmenter ses taux, il n’est pas clair que les taux d’intérêt à cinq ans, eux, augmentent beaucoup, indique M. Perreault.