L’augmentation des frais de livraison chez Postes Canada fait mal à certaines entreprises
Radio-Canada
Les tarifs de livraison chez Postes Canada sont en augmentation en raison de la hausse sans précédent du prix du carburant. Tellement, que des entreprises qui font de la vente en ligne voient leur marge de profit s'effondrer.
À la librairie L’Exèdre de Trois-Rivières, les commandes en ligne font partie du quotidien. Cependant, depuis les dernières semaines, la copropriétaire, Audrey Martel, a un petit pincement au cœur lorsqu'elle voit combien Postes Canada lui réclame pour transporter ses livres jusque chez ses clients.
Elle juge que la facture est salée. C'est toujours, toujours en haut de 10 $, explique-t-elle. Les prix sont à son avis tellement élevés que le profit sur certaines commandes est famélique, parfois à peine un peu plus d’un dollar.
Récemment, elle a été sidérée par le prix pour transporter un colis de Trois-Rivières à Nicolet, un trajet d'un peu plus de vingt kilomètres. Il y a des moments où c'est presque à perte. Il y a des colis qu'on envoie juste l'autre bord du fleuve et au final on se retrouve avec 1,70 $ dans nos poches.
Une des explications de la hausse des tarifs de livraison serait l'augmentation du prix du carburant. Postes Canada reconnaît ne pas y échapper.
Depuis près de 20 ans, l’organisation impose un supplément pour le carburant. Chaque début de mois, elle réévalue le supplément pour refléter les fluctuations du prix du carburant. Du 6 juin au 3 juillet, la surcharge s'élève à 37 %.
Nos suppléments pour carburant sont basés sur le prix moyen du carburant diesel au Canada, tel qu'il est évalué par Kalibrate Technologies ltée, entreprise indépendante qui surveille les prix du carburant au Canada, a expliqué Philipe Legault des relations avec les médias chez Postes Canada, par courriel.
Alors que les Québécois étaient très enthousiastes par rapport à l’achat en ligne pendant la pandémie, Michel Rochette, président pour le Québec du Conseil canadien du commerce de détail, croit qu’il faut renouer avec l’achat en magasin.
Si on veut sauver des coûts, c'est souvent d'aller en magasin, sur place, voir les produits de nos yeux, bénéficier du service à la clientèle. Tout ça, si ça peut éviter des frais de transport, évidemment les Québécois vont y gagner au change, mentionne-t-il.