L’atmosphère d’une exoplanète dans un détail inégalé
Radio-Canada
Atomes, molécules, signes de réactions chimiques et nuages. Des composants présents dans l’atmosphère de l’exoplanète WASP-39 b ont été identifiés par des astronomes canadiens grâce aux données récoltées en partie par l’instrument canadien NIRISS (imageur et spectrographe sans fente dans le proche infrarouge) fixé sur le télescope spatial James Webb.
La série complète des données dresse un portrait de la structure moléculaire et de la composition chimique de l'atmosphère de la planète située à 700 années-lumière de la Terre, explique l'Agence spatiale canadienne dans un communiqué.
L’équipe d'astronomes de l'Université de Montréal dirigée par le professeur Björn Bennek a notamment détecté pour la première fois du dioxyde de soufre, une molécule produite par des réactions chimiques déclenchées par le rayonnement ultraviolet de son étoile.
Ce type de processus, appelé photochimie, n'avait jamais, jusqu'à présent, été observé en dehors du système solaire. Sur Terre, la couche d'ozone protectrice dans la haute atmosphère est créée de la même manière, note le communiqué publié par l'Université de Montréal.
D’autres éléments ont également été détectés dans l'atmosphère de WASP-39 b tels que du sodium, du potassium et de la vapeur d'eau, ce qui confirme les observations précédentes faites avec des télescopes spatiaux et terrestres. Du monoxyde de carbone a aussi été détecté.
En août dernier, la même équipe avait apporté des preuves claires et précises de la présence de dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère de cette même planète.
La planète WASP-39 b est en orbite autour d'une étoile semblable au Soleil. La masse de cette géante gazeuse chaude représente environ un quart de celle de Jupiter, et son diamètre, lui, est 1,3 fois supérieur.
Contrairement aux géantes gazeuses plus froides et plus compactes qui peuplent notre système solaire comme Jupiter ou Saturne, WASP-39 b orbite très près de son étoile, ce qui correspond à peine au huitième de la distance entre le Soleil et Mercure. Elle en effectue ainsi le tour en un peu plus de quatre jours terrestres.
L’inventaire chimique de WASP-39 b laisse à penser qu'elle a été créée à partir de la collision et de la fusion de plusieurs corps plus petits qualifiés de planétésimaux.