L’Association médicale canadienne s’excusera officiellement auprès des Autochtones
Radio-Canada
L’Association médicale canadienne (AMC) annonce le début d’un processus devant mener à des excuses officielles pour les torts causés aux Autochtones dans le système de santé.
Le Dr Alika Lafontaine, premier président autochtone de l’AMC, en a fait l’annonce mardi.
L'histoire de la profession est aussi l'histoire du Canada. Cette histoire est notamment marquée par les effets dévastateurs des hôpitaux pour "Indiens", des expérimentations médicales forcées sur des Autochtones et des disparités liées aux investissements dans les infrastructures, mais aussi par le racisme systémique, la négligence et les mauvais traitements, a déclaré le Dr Lafontaine lors d’une causerie sur la santé des Autochtones.
Cassidy Caron, présidente du Ralliement national des Métis, et Natan Obed, président de l’Inuit Tapiriit Kanatami, participaient à la causerie portant sur l’importance des excuses officielles aux peuples autochtones.
« Pour qu'elles soient significatives, ces excuses doivent se déployer au fil du temps et s'appuyer sur des moments cumulés vers l'atteinte de l'objectif final, soit de se redécouvrir mutuellement et de rétablir la confiance entre les prestataires de soins de santé et la patientèle, les familles et les communautés autochtones. »
En septembre 2022, l'Association médicale canadienne avait créé un cercle d’orientation stratégique de 16 leaders, spécialistes et gardiens du savoir issus des communautés autochtones de partout au Canada, afin de la guider dans l’atteinte de ses objectifs.
Cette démarche vise à terme à instaurer un système de santé transformé qui est exempt de racisme et de discrimination, qui défend le droit des Autochtones à l'autodétermination, qui valorise, respecte et intègre les visions du monde, la médecine et les pratiques de guérison des Autochtones et qui offre aux membres des Premières Nations, aux Inuit et aux Métis un accès équitable à des services de santé qui tiennent compte de leurs réalités culturelles et de leurs traumatismes, conclut le Dr Lafontaine qui a des ancêtres métis, ojibwés et cris.
Parmi les 94 appels à l’action de 2015, issus des travaux de la Commission de vérité et réconciliation, huit concernent des réformes dans le système de santé.