L’Association des enseignants de l’Alberta élève la voix contre le projet de loi 15
Radio-Canada
L’Association des enseignants de l’Alberta (ATA) a dénoncé mercredi le projet de loi 15 du ministère de l'Éducation visant à la déposséder de sa traditionnelle prérogative en matière de gestion des processus disciplinaires concernant les enseignants.
L'ATA craint que la nouvelle entité qui devrait jouer ce rôle se trouve sous influence politique.
Ce projet de loi, qui a été présenté jeudi dernier par la ministre de l'Éducation Adriana LaGrange, propose la création d’une nouvelle commission qui prendrait désormais en charge la question de la discipline des enseignants, une responsabilité qu'exerce l’Association des enseignants de l’AlbertaATA depuis plus de 85 ans.
L’Association des enseignants de l’AlbertaATA ne s’était pas prononcée le jour même sur ce projet de loi, expliquant qu’elle ne disposait pas alors d’informations détaillées sur son contenu.
Après une analyse approfondie du projet de loi de 130 pages, le président de l'Association des enseignants de l’AlbertaATA, Jason Schilling, l'a qualifié de défectueux, lors d'une conférence de presse virtuelle.
Il affirme que si le projet est adopté, il mettrait tout le pouvoir disciplinaire entre les mains de la ministre et de son cabinet alors que, dans le système actuel, ce pouvoir est partagé entre l'Association des enseignants de l’AlbertaATA, le registraire du ministère de l'Éducation ainsi que les directeurs généraux et les élus des conseils scolaires.
La ministre Adriana LaGrange défend son projet de loi en expliquant que le rôle de l'Association des enseignants de l’AlbertaATA en tant qu'agent négociateur pour les enseignants entre en conflit avec sa fonction d'organisme disciplinaire pour ses membres.
Selon l’Association des enseignants de l’AlbertaATA, le projet de loi, tel que proposé, prévoit que ce soit le ministère de l'Éducation qui prenne la décision finale concernant les recommandations que ferait la nouvelle commission responsable de la discipline des enseignants.
De ce fait, le ministère pourrait renverser une conclusion qui ne serait pas à son goût, a expliqué Jason Schilling.