![L’artiste Françoise Sullivan, un siècle à marquer le Québec](https://images.radio-canada.ca/q_auto,w_635/v1/ici-info/16x9/francoise-sullivan-22446.jpg)
L’artiste Françoise Sullivan, un siècle à marquer le Québec
Radio-Canada
Signataire du manifeste Refus global, pionnière de la danse moderne au Québec et créatrice multidisciplinaire polyvalente, Françoise Sullivan célèbrera samedi son centième anniversaire. Malgré tous ses succès, l’artiste fait preuve d’humilité en regardant le chemin parcouru.
J’essaie de le vivre pleinement, parce qu’avoir 100 ans, ça me fait réaliser que c’est un siècle et qu’on marque le temps par les siècles. Alors ça me projette dans le passé et dans l’avenir.
C’est ainsi que Françoise Sullivan résume simplement son état d’esprit. Cette réflexion est pourtant chargée d’un héritage considérable : au fil des décennies, l’artiste a posé des jalons qui ont marqué les arts au Québec.
En entrevue avec Eugénie Lépine-Blondeau, chroniqueuse à l’émission Tout un matin, l’artiste affirme être toujours en bonne santé. Encore aujourd’hui, la peinture continue d’animer son esprit et sa créativité.
Dans ses œuvres récentes, la peintre poursuit son exploration des couleurs et de l’abstraction.
Je peins des formats dans les 5 pieds par 6 pieds, assez bien pour voir un tableau, dit-elle. Ce n'est pas seulement des petites choses sur une tablette que je fais. Alors j’essaie de tenir un bon chemin, et quelques fois, ce n’est pas nécessairement ce qui est le plus à la mode, mais à ce moment-là, il faut être convaincant dans ce qu’on veut apporter.
Pour souligner le centième anniversaire de l’artiste née à Montréal, ses œuvres picturales les plus récentes seront exposées au Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), de la fin d’octobre prochain jusqu’en février 2024. La Galerie Simon Blais et la Galerie de l’UQAM lui consacrent aussi des expositions, qui ont cours présentement.
Le parcours de Françoise Sullivan est indissociable de celui des automatistes. Au début des années 1940, ces artistes du Québec rejettent les conventions de l’art traditionnel au profit de la spontanéité et des nouveaux courants d’expression. À la genèse de ce mouvement, on trouve une rencontre entre le peintre Paul-Émile Borduas et les jeunes artistes que sont Pierre Gauvreau, Louise Renaud, Fernand Leduc et… Françoise Sullivan.
Paul-Émile avait invité Pierre à visiter son atelier, et [celui-ci] avait demandé s’il pouvait inviter quelques amis, se souvient-elle. Et oui, évidemment! La rencontre avait été merveilleuse… lui-même découvrait le surréalisme, et c’était plein d’idées extravagantes et incroyables. On était ravis! Comme dans un autre monde. Et la rencontre avait duré jusqu’à 3 heures du matin.