L’armée devrait être le dernier recours en cas de sinistre, selon le général Eyre
Radio-Canada
Le chef d'état-major de la Défense nationale affirme que les Forces armées canadiennes sont trop souvent sollicitées en premier recours lorsqu'il s'agit de répondre à des catastrophes naturelles – comme des tempêtes post-tropicales.
Témoignant jeudi devant un comité parlementaire, le général Wayne Eyre a déclaré que tous les ordres de gouvernement doivent renforcer la capacité d'intervention à l'échelle municipale et provinciale.
Avec la fréquence et l'intensité croissantes de ces catastrophes naturelles, nous sommes de plus en plus appelés à réagir non pas nécessairement en tant que force de dernier recours, mais dans certains cas en premier choix, a-t-il affirmé.
Le chef d'état-major a fait ces commentaires au moment où des centaines de militaires sont sur le terrain en Nouvelle-Écosse, à l'Île-du-Prince-Édouard et à Terre-Neuve-et-Labrador pour aider les communautés après le passage de la tempête post-tropicale Fiona, à la fin de septembre.
Les gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux ont été encore une fois invités à mieux planifier et se préparer aux catastrophes naturelles, à mesure qu'elles deviennent plus importantes et plus fréquentes.
Le directeur de la Croix-Rouge canadienne, Conrad Sauvé, a d'ailleurs invité cette semaine les gouvernements à réduire leur dépendance à l'égard de l'armée, en créant une force civile d'intervention – ce que certains appellent une main-d'oeuvre humanitaire – prête à intervenir en cas de catastrophes et autres urgences.
Le général Eyre a déjà exprimé sa préoccupation quant au fait que la dépendance du pays à l'égard de l'armée pour les situations nationales influe négativement sur la capacité des militaires à s'entraîner et à se préparer pour d'autres missions, notamment la défense du Canada contre une attaque potentielle.
Ces demandes croissantes de soutien coïncident également avec une grave pénurie de personnel militaire, qui a incité le général Eyre à donner, jeudi, un ordre radical aux commandants supérieurs de mettre fin à toutes les activités non essentielles, en faveur de l'augmentation du recrutement et de la rétention du personnel.
Le chef d'état-major a déclaré qu'une organisation civile d'intervention en cas de catastrophe aurait besoin de plusieurs des capacités qu'offre l'armée, y compris un bassin de main-d'oeuvre organisée et la capacité de se déployer.