L’armée américaine pourrait investir dans les projets miniers canadiens
Radio-Canada
L'armée américaine a discrètement lancé des appels d'offres pour des projets miniers canadiens qui sont à la recherche de financement public américain, dans le cadre d'une importante initiative en matière de sécurité nationale.
Un texte d'Alexander Pannetta, de CBC News
Le tout s'inscrit dans ce qui devient une priorité toujours plus urgente pour le gouvernement américain : réduire la dépendance envers la Chine en ce qui concerne les minéraux stratégiques. Ces derniers entrent dans la fabrication de toutes sortes de biens allant des appareils électroniques aux batteries, en passant par les voitures et les armements.
La situation illustre aussi le fait que l'industrie minière canadienne se retrouve au centre d'un gigantesque affrontement géopolitique. Ottawa vient tout juste d'expulser les sociétés d'État chinoises du secteur des minerais critiques et stratégiques, et les États-Unis envisagent maintenant de délier les cordons de leur propre bourse.
L'armée américaine dispose en effet d'un nouveau financement pour aider les entreprises privées à lancer des projets miniers. Ces sommes sont destinées au financement d'études de faisabilité, à la rénovation d'installations, au recyclage des batteries et à la formation des travailleurs.
Le président américain, Joe Biden, a ainsi invoqué le Defense Production Act de 1950 pour développer le secteur minier du pays, et l'armée a reçu plusieurs centaines de millions de dollars à cette fin.
Cette hausse de l'activité dans ce secteur a été alimentée par une étude de la Maison-Blanche, publiée l'an dernier. Elle lançait une mise en garde selon laquelle la dépendance à certains produits fabriqués à l'étranger représentait un risque pour la sécurité nationale américaine, notamment les semiconducteurs, les batteries, les médicaments et 53 minerais différents.
Un responsable du département américain de la Défense a offert une séance de breffage à propos de ce programme, cette semaine, dans le cadre d'une conférence transfrontalière, et une chose a été tirée au clair : les entreprises canadiennes y sont admissibles.
Cela s'explique par le fait que depuis des décennies, le Canada fait partie de la base industrielle de l'armée américaine, et que les projets qui sont élaborés sur le territoire canadien ont tout autant droit au financement que ceux mis sur pied au sud de la frontière.