L’ardeur pour le captage et le stockage du carbone s’essouffle-t-il au Canada?
Radio-Canada
Un an après la kyrielle d’annonces de projets de captage et de stockage du carbone (CSC), les avancées sont moins importantes qu'envisagées.
Les lettres CSC demeurent quand même sur les lèvres des pétrolières. Une conférence consacrée entièrement à ce sujet s’ouvre d'ailleurs mardi à Edmonton. Une autre appelée Energy Disruptors à Calgary consacre une table ronde à la technologie.
Mais les projets avancent plus lentement que voulu, reconnaît la responsable des politiques climatiques à Suncor, Martha Hall Findlay. L’entreprise a un énorme projet de captage et de stockage du carbone en collaboration avec cinq autres pétrolières au sein de l’alliance Pathways.
Pour aller de l’avant, cette alliance a besoin de plus de soutien financier et de politiques des gouvernements fédéral et provincial.
Ce n’est pas seulement une question de volonté pour réduire les émissions aussi tôt que possible, mais pour construire l’infrastructure dont nous avons besoin, cela prend beaucoup de temps au Canada, explique-t-elle.
Cet été, les États-Unis ont mis un peu plus de pression sur les demandes des entreprises canadiennes. La réforme environnementale du président Joe Biden, adopté à la mi-août, a accru les incitatifs financiers pour les projets de CSC au sud de la frontière.
La tonne de CO2 séquestrée est passée de 50 $ à 85 $. Le crédit d’impôt pour la captation directe dans l’atmosphère a été accru à 180 $ par tonne de CO2. Même les projets d’utilisation du dioxyde de carbone pour récupérer du pétrole bénéficient d’un crédit d’impôt de 60 $ la tonne.
Au contraire, ce type d’utilisation de la technologie n’est pas inclus dans le crédit d’impôt annoncé par le gouvernement canadien. Le crédit d’impôt qui fait encore l’objet de consultations s’appliquera seulement aux coûts de mise en place des infrastructures.
Il y a beaucoup plus de certitude et de clarté aux États-Unis, résume Heather Leahey, vice-présidente dans l’équipe de recherche de la firme Enverus. Au Canada, le casse-tête est en plusieurs pièces qui fonctionnent ensemble, mais sont aussi plus risquées, dit-elle.