
L’Arctique pourrait connaître plus de pluie que de neige d’ici 30 ans
Radio-Canada
Selon une étude, la pluie pourrait tomber plus souvent que la neige dans certaines régions de l’Arctique à cause des changements climatiques, et ce, dès 2050, soit plus tôt que ce que les recherches avaient prévu jusqu’alors.
La transition à un Arctique pluvieux devrait avoir lieu entre 2050 et 2080, selon une étude (Nouvelle fenêtre) (en anglais) de l’Université du Manitoba, publiée dans la revue Nature Communications. Avant ces nouvelles découvertes, la science avait déterminé que le changement devait survenir entre 2070 et 2090.
L'autrice principale et étudiante au postdoctorat au Centre des sciences de l’observation de la Terre de l’université manitobaine, Michelle McCrystall, affirme que plus de 50 % des précipitations de pluie qui tomberont dans l’Arctique, à la place de la neige, auront des implications mondiales et un impact très direct sur les populations autochtones de la zone.
D'après la scientifique, les plus gros changements concernant les précipitations pluvieuses auront lieu à l’automne. Durant les mois d’hiver, les chutes de neige continueront à être prédominantes, même à la fin du siècle.
Certaines régions feront la transition plus tôt que d’autres en fonction de leurs températures et de leur proximité avec le pôle Nord.
Les projections de l’étude se basent sur des données récoltées dans le monde. Selon Mme McCrystall, la fourchette de 2050 à 2080 dans laquelle la transition pourrait se produire reflète la variabilité de toutes les données utilisées, mais la moyenne indique qu'elle se produira, plus précisément, autour de l'année 2070.
Michelle McCrystall estime que plus de pluie dans l’Arctique signifie aussi plus de situations avec des couches de glace qui se forment sur le manteau neigeux existant, ou à l'intérieur de celui-ci. Ces dernières pourraient rendre difficile l’accès à la nourriture pour les rennes, les caribous et les bœufs musqués.
« Cela peut causer de gros problèmes de famine et des pertes dans de nombreuses populations de mammifères. »
L’Arctique change tellement vite que la vie animale pourrait ne pas réussir à s’adapter , affirme Mark Serreze, coauteur de l’étude et directeur du Centre national de données sur la neige et la glace de Boulder, au Colorado, dans une déclaration écrite.