L’application de la loi 101 au cégep demandée par des enseignants
Le Journal de Montréal
De plus en plus d’enseignants demandent l’application de la 101 au niveau collégial, si bien que les enseignants de la moitié des cégeps du Québec se sont prononcés en faveur de cette extension qui limiterait l’accès aux établissements anglophones qu’aux personnes issues de cette communauté.
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C’est, jusqu’à présent, 24 cégeps sur 48 qui ont voté en faveur de ce changement. L’un plus gros collège francophone de la province, le Cégep Édouard-Montpetit, fait d’ailleurs partie des petits derniers à s’être joint au mouvement qui prend de l’ampleur.
Pour Marie-Lou Bouchard, enseignante en communication au collège Rosemont, la situation est d’autant plus importante considérant que la demande vient des professeurs eux-mêmes. «C’est rare que ça vienne de la base comme ça», a-t-elle précisé en entrevue avec l’Agence QMI.
L’exode des étudiants francophones vers les établissements anglophones est inquiétant, mais elle constate aussi que de plus en plus de jeunes sont attirés vers l’univers anglophone. «On sent que nos étudiants sont plus attirés par l’anglosphère qu’auparavant [...]. On remarque, chez la jeunesse, un désintérêt pour la culture québécoise qui est perçue comme étant ringarde. C’est surprenant», a expliqué Mme Bouchard.
Même son de cloche pour Nicolas Bourdon, enseignant en français-littérature au collège Bois-de-Boulogne, qui estime que près de 55 % de ses étudiants consomme de la culture en anglais. «On commence à avoir des étudiants qui vivent de moins en moins en français, donc il faut qu’il y ait un bain en anglais», a-t-il mentionné.
On remarque que le «français est maitrisé, mais pas utilisé», croit également Mathieu Bélisle qui enseigne la littérature au Collège Jean-de-Brébeuf.
Le «problème des deux vitesses»
L’attrait marqué pour les études en anglais mène à une forme d’exode des étudiants francophones ayant les meilleures moyennes académiques. Or, l’inverse n’est pas observé, alors que très peu d’anglophones choisissent les études en français. «On voit donc une marée d’étudiants francophones et anglophone dans les cégeps anglophones», a dit M. Bourdon.