L’appel du CIO à Peng Shuai était la « bonne approche », croit Dick Pound
Radio-Canada
Les critiques à l'endroit de Thomas Bach et du Comité international olympique (CIO) suite à la visioconférence, dimanche, entre des dirigeants olympiques et la joueuse de tennis chinoise Peng Shuai sont « complètement absurdes », selon l'avocat canadien Richard Pound.
Richard Dick Pound, membre éminent du CIO et ex-président de l'Agence mondiale antidopage (AMA) de 1999 à 2007, croit au contraire que cet appel était un grand pas en avant et la bonne approche afin de régler une situation qui inquiète la WTA, plusieurs grands joueurs de tennis ainsi que des groupes d'activistes humanitaires.
Dimanche, le CIO a révélé que Peng Shuai s'était entretenue avec des responsables, dont son président, Thomas Bach, lors d'une visioconférence de 30 minutes depuis Pékin. Selon la déclaration de l'organisme, elle les a assurés qu'elle allait bien et les a remerciés de se soucier d'elle, tout en demandant le respect de sa vie privée.
L'inquiétude a grandi la semaine dernière à l'endroit de l'ancienne meilleure joueuse de double, qui n'avait pas été revue depuis qu'elle avait accusé un haut responsable chinois d'agression sexuelle, le 2 novembre.
Le CIO a publié une photo qui montre Bach face à un écran sur lequel Peng Shuai apparaît, mais n'a pas diffusé de vidéo de la conversation. Plusieurs critiques estiment que cet appel aurait dû prioriser les questions de sécurité et de bien-être de Peng Shuai.
« Ce que le CIO a établit, c'est que la discrétion et la diplomatie réussissent mieux que de claquer des cymbales. Ce n'est pas la bonne façon de négocier avec un pays, et certainement pas avec la Chine. »
Pour Pound, d'accuser le CIO d'être complice avec la propagande chinoise autour de Peng Shuai est complètement absurde, alors que la WTA estime que l'appel entre Bach et Shuai n'a pas dissipé de doutes sur son bien-être et sa capacité de communiquer sans censure ni coercition, tandis que l'OSBL Human Rights Watch voit dans cette visioconférence une collaboration avec les autorités chinoises qui déprécie l'engagement du CIO envers les droits humains et la sécurité des athlètes.
Ces réactions, en particulier la déclaration de la WTA, s'apparentent à du tapage, croit Dick Pound.
« Plusieurs personnes partout autour du monde étaient inquiètes du sort de Peng Shuai. Le CIO est la seule organisation qui a réussi à la rejoindre, lui parler et à dissiper certains doutes. »