L’appel à l’aide d'un grand-père afghan pour réunir sa famille au Canada
Radio-Canada
Depuis un an, Mohad Asef Faqiri fait de son mieux pour subvenir aux besoins de sa femme, de sa fille et de son petit-fils de 10 ans, Hadis Afghanfar, à Toronto. En même temps, il tente d’aider les parents de Hadis et ses deux frères qui se trouvent, eux, à l'étranger.
Hadis a été séparé de ses parents à l'aéroport international de Kaboul dans la précipitation pour fuir l'Afghanistan l’été dernier, au moment où les talibans reprenaient le pouvoir. L’enfant et ses grands-parents ont réussi à se rendre au Canada, tandis que ses parents et ses frères ont fui vers le Pakistan voisin.
Ils espéraient se retrouver peu de temps après. Mais le père et la mère de Hadis se sont vu refuser leur visa de résident temporaire (VRT) par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) le mois dernier après huit mois d'attente. Mohad Asef Faqiri ignore maintenant quand ils pourront arriver ici, et combien de temps son petit-fils pourra tenir ainsi, séparé de ses parents.
C'est parfois difficile de s'occuper de lui. Il pleure, il crie. Il fait des cauchemars, confie M. Faqiri, 58 ans.
Ses parents devraient être ici.
Les histoires qui témoignent de la difficulté de faire venir des réfugiés afghans au Canada sont nombreuses. Certains experts dénoncent d’ailleurs un certain deux poids deux mesures, par rapport à la réponse rapide du Canada pour aider les réfugiés ukrainiens.
Environ 16 000 des quelque 40 000 ressortissants afghans que le Canada a promis de réinstaller sont arrivés depuis septembre dernier, ce qui contraste avec les 136 877 visas de résident temporaire approuvés pour des citoyens ukrainiens fuyant l'invasion russe entre la mi-mars et la mi-juin seulement.
Kimia Moshiri, consultante en immigration pour la famille Afghanfar, explique que la famille n'était qualifiée que pour les demandes de VRT, et suite aux refus d'IRCC, elle dit avoir envoyé une requête de réexamen au ministre Sean Fraser, demandant plutôt des permis de séjour temporaire.
Cela leur aurait permis au moins de rendre visite à Hadis pour une courte durée. Toutefois, la décision est restée la même, dit-elle.