L’annexion russe: «une pièce de théâtre»
Métro
«C’est une blague! C’est une blague!», répète au téléphone l’archiprêtre de la Cathédrale orthodoxe ukrainienne Sainte-Sophie, Volodymyr Kouchnir. C’est ce qu’a trouvé à redire celui qui avait accueilli en mars dernier de nombreux réfugiés ukrainiens quelques heures après que le président russe Vladimir Poutine ait entériné l’annexion de territoires ukrainiens.
Ce matin à 8 h, heure de l’Est, au terme d’un discours d’une quarantaine de minutes, le président Russe Vladimir Poutine et quatre dirigeants prorusses ont procédé à la signature des documents d’annexion conformément aux référendums, qualifiés de simulacres par l’Ukraine et plusieurs pays occidentaux. Ces votes ont été tenus dans les régions de Donetsk et Lougansk, situées à l’est de l’Ukraine, ainsi que les régions du sud, Kherson et Zaporijjia.
Malgré tout le caractère solennel de la cérémonie, l’archiprêtre Volodymyr Kouchnir de la cathédrale orthodoxe ukrainienne, située dans le quartier de Rosemont-La Petite-Patrie, croit que le discours prononcé par le président russe, suite à l’annexion, «n’est pas du sérieux» et qu’il s’agirait plutôt d’une tactique «pour faire peur au pays de l’OTAN».
Un des membres de la cathédrale du boulevard Saint-Michel, Simon Kouklewsky, estime, quant à lui, que Vladimir Poutine ne ferait que «répéter ce qui a déjà accompli dans le passé en Crimée».
En 2014, cette république, à l’origine ukrainienne, a été rattachée officiellement à la Russie à la suite d’un référendum controversé dont les résultats accordaient une victoire écrasante en faveur de l’union.
Quant aux référendums qui se sont tenus dernièrement dans les régions convoitées, Simon Kouklewsky n’y croit pas non plus.
«Ce n’est pas un référendum. C’est une pièce de théâtre. Vladimir Poutine l’a montée et il veut montrer au monde que ce qu’il fait c’est selon la loi, mais quelle loi? La sienne».