L’ancien ministre Jean-Pierre Blackburn est contre le projet de redécoupage électoral
Radio-Canada
L’ancien député et ministre fédéral Jean-Pierre Blackburn considère que le projet de redécoupage électoral visant à intégrer des municipalités du Lac-Saint-Jean à la circonscription de Jonquière est une aberration.
Selon l’ancien porte-étendard du Parti conservateur du Canada, ce genre de regroupement provoque un désintéressement de la part des électeurs à l’égard de la politique et des institutions puisque l’intégration à une autre circonscription fait en sorte qu’ils se sentent délaissés.
Malheureusement, les lois sont faites pour ajuster le nombre de personnes dans un comté, sans égard à la réalité sur le terrain et la communauté d’intérêts. Le député Alexis Brunelle-Duceppe a dit que c’est un non-sens et je suis bien d’accord avec lui. Prendre des municipalités comme Hébertville, L’Ascension, Saint-Ludger-de-Milot et Saint-Stanislas et les inclure dans Jonquière, on peut imaginer que ces personnes viennent rarement ici à Jonquière , a-t-il exprimé, en entrevue à l’émission C’est jamais pareil.
Le travail du député s’en trouverait également complexifié, en raison de l’ampleur du territoire et des dichotomies entre les enjeux de chaque secteur.
« Si ces municipalités viennent éventuellement à être ajoutées dans le comté, le député va travailler pour ces personnes-là également, mais c’est évident qu’il n’y a pas de communauté d’intérêts. »
En 2006, lorsqu’il a été élu et qu’il est devenu ministre, la circonscription de Jean-Pierre Blackburn, Jonquière, est devenue Jonquière-Alma, dans la foulée d’un regroupement visant à éliminer une circonscription fédérale au Saguenay-Lac-Saint-Jean.
« C’est tellement incongru que parfois, on se demande s’ils ne vont pas ajouter Charlesbourg à Jonquière pour avoir le nombre de plus ou moins 100 000 électeurs. »
Selon lui, l’impact d’un tel redécoupage serait pernicieux.
Les citoyens du Lac-Saint-Jean qui tombent dans Jonquière, ils ne connaissent pratiquement pas leur député. Quand vont-ils le voir? Il y a comme un désintéressement des citoyens à l’égard de la politique qui s’installe graduellement et de façon sournoise. À un moment donné, les gens perdent confiance en leurs institutions , déplore-t-il.