L’analyse des eaux usées pourrait pallier le manque de tests de dépistage
Radio-Canada
Au moment où certaines provinces limitent l'accès à des tests de dépistage de la COVID-19 par la méthode PCR, alors même que la demande pour obtenir un diagnostic explose, plusieurs experts déplorent le fait que les bilans quotidiens ne reflètent plus le véritable portrait de la propagation du virus dans les communautés.
Mais ce que l'on rejette dans nos eaux usées pourrait bien nous aider à mieux évaluer le taux de prévalence de la maladie, croit-on.
Des chercheurs d'un océan à l'autre ont entrepris de surveiller le contenu des eaux usées depuis le début de la pandémie, observant la présence d'infimes traces du virus afin de suivre sa progression.
Selon les scientifiques impliqués dans cette démarche laborieuse, la méthode n'offre pas une mesure parfaite du niveau de circulation de la COVID-19, mais elle peut aider à identifier les secteurs où la contagion est la plus forte.
Et dans le cas où la capacité de dépistage est dépassée et que les cas ne sont plus rapportés de manière systématique, la surveillance des eaux usées peut s'avérer très utile aux autorités sanitaires, estiment ces chercheurs.
Actuellement, on a ce problème où l'on a atteint la limite de notre capacité à effectuer des tests de dépistage, observe le chercheur Mark Servos de l'Université de Waterloo. Mais les eaux usées se fichent qu'il y ait des tests cliniques ou que les gens soient asymptomatiques.
Tout le monde qui défèque dans le tuyau sera inclus dans nos analyses, résume-t-il.
En limitant l'accès aux tests PCR dans le but d'économiser les ressources, les provinces vont nécessairement créer un déséquilibre entre le nombre de cas signalés et le nombre réel d'infections. Surtout avec la présence du variant Omicron qui se transmet encore plus facilement.
D'après le Dr Christopher Mody, un spécialiste des maladies infectieuses de l'Université de Calgary, les diagnostics par test PCR représenteraient à peine un sixième ou un huitième du nombre réel de cas. Cet écart pourrait continuer de croître avec les gens qui se fient aux tests rapides et ceux qui ne se font tout simplement pas dépister.