
L’amendement au projet de loi sur les armes à feu va trop loin, selon un chasseur
Radio-Canada
Le chasseur rimouskois François Lapointe estime que l’amendement au projet de loi C-21 sur l’interdiction de certains modèles d’armes à feu, déposé par le gouvernement fédéral, pénalise les amateurs de chasse plutôt que de réellement prévenir les tueries de masse.
D’après le passionné de chasse, le gouvernement du Canada doit fournir une définition plus claire des armes qui seraient prohibées pour rassurer les chasseurs et les tireurs sportifs.
Au printemps dernier, Ottawa a déposé le projet de loi C-21 sur le contrôle des armes à feu. Un amendement, cependant, vient d’être ajouté et contient une clause qui interdit tout fusil ou fusil de chasse dont le chargeur peut contenir plus de cinq cartouches. Ce dernier pourrait conduire à l'interdiction de plus de 1500 modèles de fusils et pistolets semi-automatiques.
François Lapointe estime que ce classement établi par le gouvernement est arbitraire. Il soutient que plusieurs modèles qui n’ont pas de chargeur à grande capacité figurent dans cette liste. De plus, ce type de chargeur n’est même pas en vente libre au Canada, mentionne-t-il.
Alors que l'on commémorait la tuerie de Polytechnique mardi, le chasseur bas-laurentien reconnaît que le sujet est délicat. Pour autant, les solutions doivent être pragmatiques, objectives et il faut qu'elles soient basées sur des faits, insiste-t-il. Selon lui, le problème réside dans l'importation d'armes aux frontières.
« Il faut que le gouvernement cesse de penser que les motards, la mafia puis les gangs de rue vont aller au Écotone ou au Pronature à Rimouski pour acheter des armes à feu. »
François Lapointe rappelle que les armes qui sont en circulation et qui sont saisies sont des armes qui sont importées de manière illégale des États-Unis. Alors une loi de plus ou une loi de moins, les criminels ne vont pas décider de se conformer à la loi, présume le chasseur.
Il ajoute que la chasse est une activité populaire très encadrée et réglementée avec une formation sur l'usage des armes et le respect d'un code strict pour leur entreposage.
Par ailleurs, le Bloc québécois a demandé une réunion d’urgence pour entendre les experts sur la définition et la liste d’armes établies par le gouvernement fédéral.