L’Alberta projette de financer un mouvement pro-pétrole au Québec
TVA Nouvelles
L’Alberta veut financer un mouvement social pro-pétrole au Québec, une « ingérence » inacceptable aux yeux de Greenpeace, qui demande au gouvernement Legault d’intervenir.
« Le gouvernement albertain veut saper les efforts qui ont lieu au Québec. On s’attend à ce que M. Legault prenne le téléphone et dise aux conservateurs de l’Alberta qu’on ne peut pas tolérer ça au Québec », dénonce Patrick Bonin, le porte-parole de la campagne Climat-Énergie de l’ONG environnementale.
Greenpeace a obtenu le contenu d’un appel d’offres du Centre de l’énergie canadienne (CEC), le « war room » fondé par le premier ministre Jason Kenney pour défendre le secteur pétrolier et gazier albertain.
Le CEC veut lancer une offensive de cinq millions $ pour « changer la conversation » et « créer un mouvement social » afin de contrer la perception négative du secteur canadien de l’énergie. Il suggère aux entreprises des messages clés, comme « les produits pétroliers sont tout autour de nous », « faisons la promotion de l’énergie canadienne » et « le pétrole et le gaz canadiens devraient toujours être le premier choix ».
La campagne vise large : le Canada, les États-Unis, notamment, mais le Québec est une cible de choix. Le CEC demande spécifiquement d’avoir une présence locale au Québec, où les projets d’oléoduc et de gazoduc TransCanada Energy et Énergie Est se sont cassé les dents en raison d’une forte opposition.
Mais cette stratégie ne passe pas auprès de Greenpeace. Elle la compare avec la campagne secrète de TransCanada et de la firme de relations publiques Edelman pour vendre Énergie Est aux Québécois en 2014.
« Mais cette fois-ci, c’est encore plus révoltant parce qu’il y a des fonds publics de l’Alberta, utilisés par le gouvernement conservateur pour venir faire de la propagande pétrolière pour vendre le pétrole sale de l’Alberta au Québec », dénonce M. Bonin.
Greenpeace ne digère d’ailleurs pas que le gouvernement Kenney fasse de la « propagande à coup de millions » alors qu’il fait lui-même le procès d’ONG environnementales et qu’il « se plaint que des bailleurs de fonds étrangers seraient derrière l’opposition aux sables bitumineux ».
M. Bonin demande maintenant à la CAQ et aux autres formations politiques de l’Assemblée nationale de dénoncer la situation.