L’Alberta nomme un nouveau chef intérimaire de la Commission des droits de la personne
Radio-Canada
L'Alberta nomme Evaristus Oshionebo nouveau chef par intérim de la Commission des droits de la personne, en remplacement de Collin May. Celui-ci a été démis de ses fonctions le 15 septembre dernier par le ministre de la Justice Tyler Shandro, à la demande d’organisations musulmanes.
Professeur titulaire de droit à l'Université de Calgary, Evaristus Oshionebo occupera le poste de chef de la Commission et des tribunaux jusqu'au 26 mars 2023, ou jusqu'à ce que la province nomme un nouveau chef permanent.
Originaire du Nigeria et spécialisé en droit des affaires, en droit des contrats et en droit minier, selon le site web de la Commission, M. Oshionebo a enseigné auparavant à la faculté de droit Osgoode Hall de l’Université York, en Ontario, où il a obtenu un doctorat en 2007, et à la faculté de droit de l'Université du Manitoba.
Dans une déclaration transmise par courriel à CBC/Radio-Canada, le ministère de la Justice a noté que le nouveau chef intérimaire possède de l'expérience en droit canadien et africain ainsi que des compétences qui, souligne-t-il, lui seront utiles dans l'exercice de sa nouvelle fonction.
La nomination d'Evaristus Oshionebo intervient à la suite la démission forcée de son successeur, consécutive à une lettre ouverte adressée au ministre albertain de la Justice par 28 organismes musulmans signataires. Dans la lettre, ceux-ci exigeaient la démission de Collin May, qu'ils accusent d’avoir tenu, en 2009, des propos assimilant l’islam à une religion de nature militariste.
Dans ladite lettre, les organisations musulmanes disent avoir tendu la main à plusieurs reprises à Collin May, pour avoir un échange constructif au sujet de leur religion, mais, selon elles, il n’a jamais donné suite à leurs invitations, après avoir promis publiquement d'y répondre.
Le ministre Tyler Shandro a alors exhorté Collin May à présenter sa démission, mais celui-ci a refusé, l'avocate qu'il a engagée dans la foulée de cette affaire, Kathryn Marshall, ayant estimé qu'il n'avait rien fait de mal.
Devant son refus, le ministre a dû le démettre.