L’Alberta, grande championne canadienne de la croissance économique, mais…
Radio-Canada
La saison des budgets confirme la tendance entamée l’an dernier. Grâce au prix des ressources naturelles, l’Alberta demeurera la province championne de la croissance économique au pays en 2023.
Des quatre plus grandes provinces canadiennes, elle est la seule où l'on prévoit une progression soutenue du produit intérieur brut (PIB) cette année, alors que l’Ontario, le Québec et la Colombie-Britannique sont à risque de subir une récession.
Sauf que cette vigueur tarde à se manifester concrètement dans la province. Avec un taux de chômage de 6,6 %, Calgary est la grande ville canadienne qui compte la plus grande proportion de gens à la recherche d’un emploi.
Une courte balade au centre-ville de la métropole albertaine confirme également que le nombre d’espaces commerciaux vacants est toujours élevé.
Après plusieurs années où le prix du baril de pétrole restait bas, les grandes pétrolières préfèrent aujourd’hui verser des dividendes à leurs actionnaires plutôt que réinvestir leurs profits dans la production, explique Charles St-Arnaud, économiste en chef de l’Alberta Central, le réseau des caisses populaires de la province.
On a des revenus qui ont dépassé de 75 % les booms précédents. La différence, c’est que oui, on a énormément d’argent qui vient de la production pétrolière, mais il y a très peu de ces revenus qui restent dans la province, explique-t-il en entrevue dans son bureau de Calgary.
Résultat : les prix élevés ne génèrent plus les mêmes retombées que lors des booms précédents, le dernier remontant à 2014.
« Ça profite moins aux secteurs qui normalement auraient dû en profiter. Par exemple [dans] le secteur de la construction et le secteur manufacturier, il y a beaucoup moins de création d’emplois. »
Si l'industrie pétrolière et gazière ne génère plus autant d’emplois qu’avant, elle vit quand même sa meilleure période depuis près d’une décennie.