L’Alberta fait-elle un retour en force, comme le dit Jason Kenney?
Radio-Canada
Le premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, a déclaré que 2021 était l'année de la renaissance économique de l’Alberta. Or, selon plusieurs économistes, le premier ministre est un peu rapide dans ses conclusions.
Le premier ministre a des raisons de répéter à loisir : L’Alberta est revenue à la normale. La hausse fulgurante des prix du pétrole a accru les revenus de la province de manière extraordinaire. Lors de la dernière mise à jour économique à la fin du mois de novembre, à peine 10 mois après le dépôt du budget de février, le déficit anticipé a été revu à la baisse de plus de 12 milliards de dollars.
Le taux de chômage est passé de 10,7 % en janvier à 7,6 % en novembre, soit presque le même niveau que février 2020. Les exportations se sont accrues de près de 3 milliards de dollars.
L’Alberta a le vent dans les voiles, souligne donc Jason Kenney, invoquant de très bonnes prévisions de croissance de plusieurs banques et organismes économiques.
Dans un discours présenté aux représentants municipaux à la fin du mois de novembre, le premier ministre s'est montré encore plus optimiste. La province aurait vécu en 2021 une des périodes les plus importantes de diversification.
Nous menons le Canada dans la croissance économique, dans la croissance d’emplois, pas seulement dans l’industrie énergétique, mais avec une vague de diversification très importante, a-t-il répété en entrevue avec ICI Alberta.
Le directeur des communications du Conseil des entreprises de l’Alberta, Scott Crockatt, préfère parler d’expansion que de diversification. Il est toutefois d’accord que les exemples d’investissement dans des entreprises émergentes ont afflué cette année.
Il y a beaucoup d’optimisme autour du secteur des technologies en Alberta. L’industrie du cinéma et de la télévision a eu une année exceptionnelle. [...] Même les entreprises traditionnellement attachées aux énergies fossiles ont annoncé une expansion vers d’autres sources comme l’hydrogène, souligne M. Crockatt.
Le professeur d’économie de l’Université de Calgary Trevor Tombe tempère toutefois ces ardeurs. En termes de catégorie d’emploi, la province a toujours été aussi diversifiée que ses voisines, note-t-il.