L’afrojazz s’invite dans votre salon jeudi grâce à Nuits d’Afrique
Radio-Canada
L’afrojazz et d’autres genres musicaux d’héritage africain seront mis en lumière jeudi soir lors d’une soirée de trois concerts diffusés en direct du National, à Montréal. On pourra notamment découvrir l’électro-ka, un mélange entre l’électro et le gwoka inventé par le duo québécois Topium et les artistes guadeloupéens Djenmbi et Klod Kiavué.
La soirée Les nouveaux visages de l’afro-jazz est présentée par les Productions Nuits d’Afrique à l’occasion du Mois de l’histoire des Noirs, qui se termine lundi prochain. Les trois concerts seront diffusés dès 20 h sur la page Facebook de l’événement (Nouvelle fenêtre), le tout en direct et gratuitement.
Le concert le plus intrigant de la programmation est probablement celui des artistes guadeloupéens Djenmbi et Klod Kiavué avec Topium, un duo d’électro-jazz montréalais composé du multi-instrumentiste Jérôme Dupuis-Cloutier et du programmeur-batteur Jonathan Gagné.
En 2019, Topium a participé à une résidence de création organisée par le Guadeloupe Electronik Groove, une association qui vise à créer un pont entre le Québec et la Guadeloupe. C’est ainsi qu’ils ont pu collaborer avec le claviériste Jacques-Marie Basses, alias Djenmbi, et le percussionniste Klod Kiavué, deux fiers représentants de la musique guadeloupéenne.
Le gwoka est une musique qui se joue avec un tambour qu’on appelle le "ka". Cette musique a été créée par les Noirs venus dans les Antilles au temps de l’esclavage. Il y a trois éléments inséparables dans la tradition : le chant, la danse et le tambour, explique Klod Kiavué en vidéoconférence, de chez lui à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe.
En tant que territoire métissé, la Guadeloupe a plusieurs traditions musicales, mais le gwoka en est la principale, selon M. Kiavué. Le style a longtemps été proscrit par les autorités coloniales en raison de son message revendicateur.
Le gwoka, encore aujourd’hui, c'est une musique de rébellion. Tous les arts créés par des gens qui subissent l’esclavage, c’est une forme de résistance, explique le musicien.
Klod Kiavué, qui provient d’une famille musicale, a commencé sa carrière il y a une quarantaine d’années. Après s’être essayé à la basse, son frère lui a fait découvrir le gwoka et le tambour ka, un instrument qu’il n’a jamais lâché par la suite.
J’ai fait la route comme musicien [...] J’ai commencé dans la rue et dans les soirées "léwòz", des soirées gratuites où il y a un bar, pour payer les musiciens, et où il y a de la danse et du gwoka toute la nuit, ajoute le musicien, qui a aussi parcouru les circuits jazz à l’international, entre autres avec le saxophoniste de jazz américain David Murray.