L’action collective contre les Oblats accusés d’agressions sexuelles va de l’avant
Radio-Canada
Déposée devant la cour en mars 2018, l’action collective intentée par les victimes alléguées d’agressions sexuelles de la part de dizaines de missionnaires Oblats a été autorisée mardi. Pour le moment, plus de 200 personnes se sont inscrites, mais le cabinet d’avocat qui les représente pense que ce chiffre peut tripler.
Ces agressions sexuelles seraient survenues entre le 1er janvier 1940 et le 31 décembre 2018, dans plusieurs communautés autochtones dans lesquelles de nombreux missionnaires avaient élu domicile.
On compte une douzaine de communautés, notamment Pakua Shipu, Unamen Shipu, Uashat mak Mani-utenam pour les Innus, les trois communautés attikamekw, ou encore Lac-Simon et Kitcisakik chez les Anichinabés, détaille Alain Arsenault, l’avocat en charge du dossier pour les demandeurs.
Il ajoute que des agressions sexuelles ont aussi eu lieu a priori chez les Cris et les Inuit, mais que pour l’instant, aucune victime alléguée en provenance de ces communautés ne s’est manifestée.
Les raisons sont multiples selon l’avocat : la langue, la pudeur, la méfiance envers le système de justice...
Pour une victime qui dénonce, il y en a neuf qui ne dénoncent pas. Ceux qui ne dénoncent pas ont souvent préféré oublier, ont appris à vivre avec, ne sont pas capables d’en parler. Certains ont peur des bouleversements que ça pourrait créer, poursuit l’avocat.
Les Oblats visés par ces allégations sont entre autres Alexis Joveneau, Omer Provencher, Edmond Brouillard, Raynald Couture et Édouard Meilleur. Parmi eux, trois sont encore en vie.
Le cabinet avance qu’en tout, plus de 39 religieux des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée ont été identifiés comme agresseurs présumés.
Les agressions nommées dans le document de cour sont lourdes: on rapporte des comportements pouvant aller d'attouchements jusqu'à la pénétration ou la fellation sans consentement, pour en nommer seulement trois types de comportements. Sans que ce soit le même prêtre, peut-on lire.