L’accès à l’avortement, un droit fragile et inégal dans le monde
Radio-Canada
Totalement interdit dans une minorité de pays, autorisé dans les autres avec plus ou moins de restrictions, l'accès à l'avortement demeure un droit très inégal et fragile dans le monde.
La Cour suprême des États-Unis a révoqué vendredi l'arrêt qui, depuis 1973, garantissait le droit des Américaines à avorter.
Cette décision ne rend pas illégales les interruptions volontaires de grossesse (IVG), mais elle rend chaque État libre de les autoriser ou non.
Une moitié des 50 États américains, surtout dans le Sud et dans le centre, pourraient les bannir rapidement. Le Missouri a annoncé être le premier à le faire.
Au cours des 25 dernières années, plus de 50 pays ont modifié leur législation pour faciliter l'accès à l'avortement en reconnaissant parfois son rôle essentiel pour la protection de la vie, de la santé et des droits fondamentaux des femmes, selon Amnistie internationale.
Néanmoins, l'avortement reste interdit dans près d'une vingtaine de pays, notamment en Afrique et en Amérique latine.
En 1998, le Salvador a adopté une législation draconienne qui interdit l'interruption de grossesse en toutes circonstances, même en cas de danger pour la santé de la mère ou de l'enfant, et qui prévoit des peines pouvant aller jusqu'à huit ans de prison.
Cependant, les poursuites sont généralement engagées pour homicides aggravés, passibles d'une peine pouvant aller jusqu'à 50 ans de prison.
En Europe, l'interdiction totale est une exception : elle est en vigueur à Malte, où, en cas d'infraction, la peine encourue va de 18 mois à trois ans de prison, ainsi que dans les deux micro-États d'Andorre et du Vatican.