
L’accès à la propriété doit devenir une préoccupation sociale, dit le patron de Desjardins
Radio-Canada
Il est temps que l'accès à la propriété devienne une préoccupation sociale, croit le président et chef de la direction du Mouvement Desjardins, Guy Cormier. Celui-ci craint que l'augmentation des prix de l'immobilier résidentiel et du marché locatif ne soit en train de créer de l'iniquité entre les générations.
L'offre est insuffisante sur le marché pour suivre la demande des ménages, a-t-il expliqué en entrevue en marge de l'assemblée annuelle du Mouvement Desjardins, qui avait lieu à Québec samedi. C'est clair, en ce moment, qu'il y a un manque de places. Il y a un nombre insuffisant de résidences. Il y a un nombre insuffisant de logements. Ça, c'est clair. C'est documenté.
L'automne dernier, l'Association des professionnels de la construction et de l'habitation du Québec (APCHQ) avait dit estimer qu'il manquait entre 40 000 et 60 000 logements au Québec.
Il faut trouver une manière de construire davantage d'habitations, croit le grand patron du Mouvement Desjardins. Il va falloir favoriser encore plus activement la construction, toujours dans le respect de l'environnement et du développement durable, mais il va falloir favoriser la construction de nouveaux endroits où les gens vont pouvoir se loger.
Le Mouvement Desjardins veut contribuer à accroître l'offre sur le marché en investissant des centaines de millions dans le logement social, a-t-il ajouté. Le mouvement coopératif mène aussi des discussions avec les divers ordres de gouvernement pour mener à bien certains projets.
Trouver un logement abordable n'est pas le seul défi qui guette les jeunes, s'inquiète M. Cormier, qui a consacré une bonne partie de son discours à l'équité intergénérationnelle.
Les changements climatiques, jusqu'ici, il faut le dire, les décisions et les actions qui ont été prises n'ont clairement pas été à la hauteur des défis, de la menace réelle qu'il y a devant nous, a-t-il prévenu lors de son allocution. Il y a le vieillissement de la population. Eh oui, ça aussi, ça concerne les jeunes, parce qu'ils vont être pas mal moins nombreux à payer et à assumer la hausse des frais de santé.
En entrevue et dans son discours, M. Cormier a aussi évoqué la guerre en Ukraine, qui entraîne une insécurité géopolitique supplémentaire. Il a par ailleurs abordé, entre autres sujets, l'état des finances publiques dont hériteront les plus jeunes contribuables et la qualité des infrastructures routières.
Sommes-nous arrivés au moment où les prochaines générations se trouveront dans une moins bonne posture que les précédentes? Je ne pense pas qu'on est rendus à ce point de bascule-là, mais je pense que la génération aux commandes doit vraiment intégrer un bénéfice jeunesse dans ces réflexions-là, a-t-il répondu. On ne peut pas seulement prendre des décisions pour le prochain trimestre ou pour le prochain exercice financier.