L’abstention, candidate mystère à l’élection présidentielle française
Radio-Canada
Lorsqu’il rencontre des électeurs, dans le cadre d’opérations de porte-à-porte, le militant Jeroen doit non seulement les convaincre de voter pour son candidat, mais il doit parfois les convaincre de voter tout court.
Ce partisan de Jean-Luc Mélenchon, le candidat du parti La France insoumise, admet rencontrer un grand nombre de Français peu intéressés par la campagne électorale, voire par la politique en général.
Les gens nous disent qu'ils ne sont pas intéressés par la politique parce qu'ils disent que ça ne sert à rien d'aller voter. Et moi, je leur explique gentiment qu'on peut avoir des avancées sociales et que oui, la politique, c'est aussi quelque chose qui doit les intéresser, explique Jeroen.
Lorsque nous l’accompagnons dans un édifice d’un quartier en périphérie de Metz, dans l’est de la France, Joeron entame une conversation avec un électeur qui lui annonce qu’il ira voter, mais sans grand intérêt.
Découragé par la politique française, cet homme constate que des gens autour de lui s’abstiendront dimanche.
Écœuré par le système, quoi! Il y a des gens qui travaillent, qui ont deux boulots jour et nuit et qui n'y arrivent pas, raconte-t-il.
Lors du premier tour de la dernière élection présidentielle, en 2017, 22 % des électeurs français s’étaient abstenus.
Dans certaines régions, la proportion était encore plus importante. C’était le cas à Metz, où le tiers des électeurs inscrits n’ont pas voté.
Plusieurs sondages laissent entendre que le taux d’abstention pourrait être encore plus élevé cette année.