L’Abitibi-Témiscamingue pourrait bientôt utiliser la téléconsultation en CHSLD
Radio-Canada
L'Abitibi-Témiscamingue pourrait bientôt utiliser la téléconsultation en CHSLD en réponse à la pénurie d’infirmières.
Un projet pilote de six mois se déploie actuellement au CISSS de Chaudière-Appalaches. Une infirmière de garde la nuit pourra faire une évaluation des patients à distance au moyen d’une tablette électronique. Elle pourra ensuite donner des conseils à l’infirmière auxiliaire sur place ou se déplacer au besoin.
S’il s’avère concluant, le projet pourrait s’étendre à d’autres CHSLD de moins de 50 résidents, dans des régions aux prises avec une pénurie d’infirmières.
Au CISSS de l’Abitibi-Témiscamingue, on est catégorique: la région ne fait pas partie du projet pilote. Mais la présidente-directrice générale Caroline Roy ne nie pas que pour des plus petits CHSLD comme ceux de La Sarre et Senneterre, les services pourraient s’organiser différemment dans la foulée du projet pilote.
Suivant le projet pilote en cours, certainement qu'il y aura une analyse des résultats et on pourra regarder avec quel type de modalité, dans les plus petits CHSLD des régions, qui sont effectivement souvent un peu plus éloignées, on peut soutenir la pratique, les soins et services qu’on offre à nos résidents, en étant toujours sécuritaire et de qualité, avec parfois des modalités technologiques pour soutenir les soins, a souligné Caroline Roy, lors du point de presse hebdomadaire du CISSSAT, jeudi.
Le syndicat de la FIQ-SISSAT en Abitibi-Témiscamingue s’oppose à une telle solution. Le président Jean-Sébastien Blais rappelle qu’une présence d'infirmière est requise en tout temps dans les CHSLD selon l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec et les directives ministérielles. De plus, la nouvelle convention collective prévoit une hausse des heures soins en CHSLD.
On sait très bien que ça prend une infirmière présente dans la bâtisse de jour, de soir et de nuit, mais s’il n’y en a pas, ce n’est pas si grave, on va y aller avec un iPad. Je n’adhère pas à ça. On n'achète zéro ça à la FIQ-SISSAT. Pour nous, ce n’est pas une avancée, on est dans les reculs. On ne s’en va pas vers des ratios sécuritaires, on diminue la qualité des soins, déplore-t-il.
Jean-Sébastien Blais ajoute qu’une telle formule placerait les infirmières auxiliaires dans une position très délicate. Et il craint de voir ce projet devenir la norme dans les éventuelles maisons des aînées qui auront moins de 50 résidents, comme celle projetée à Palmarolle.
La députée de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, Émilise Lessard-Therrien, s’insurge aussi contre une telle solution. D’autant plus qu’elle sonne l’alarme depuis deux ans sur la crise qui secoue le réseau de la santé dans la région.