L’état des stocks de poissons de T.-N.-L. ne sera encore pas évalué cet automne
Radio-Canada
Le ministère des Pêches et des Océans du Canada (MPO) confirme qu’il ne fera pas d’évaluation des stocks de poissons cet automne à Terre-Neuve-et-Labrador pour des raisons liées au remplacement de navires vieillissants.
Le MPO effectue habituellement deux évaluations par an dans la région, l’une au printemps, l’autre à l’automne. Il n’a pas pu faire une évaluation complète depuis 2020. La pandémie a empêché l’activité en 2020, puis des difficultés liées aux navires l’ont empêché en 2021 et encore au printemps dernier.
Les données recueillies lors des évaluations servent notamment à déterminer les quotas des pêches qui rapportent des centaines de millions de dollars par année dans les provinces de l’Atlantique.
Brian Healey, chef de division en matière de ressources aquatiques au MPO, reconnaît l’importance des évaluations des stocks. Il explique que le ministère se concentre tout d'abord sur une étude comparative. C’est-à-dire que l’on fait fonctionner côte à côte un ancien navire et un nouveau navire afin de mesurer la performance et le bruit de ce dernier. Il s’agit de faire des ajustements pour que la collecte des données scientifiques demeure constante.
C’est un défi, assurément. Mais, vous savez, nous nous concentrons sur le programme comparatif en ce moment pour assurer la suite des choses, souligne M. Healy.
Les pêcheurs de crevette ont remarqué des signes prometteurs en juillet, mais ils ne peuvent en savoir plus en l’absence d’une évaluation scientifique, déplore le secrétaire-trésorier de l’Union des pêcheurs de Terre-Neuve, Jason Spingle.
Nous espérons certainement que le ministère ne va pas simplement dire : "Vous savez, nous n’avons pas de données et nous allons prendre des précautions", affirme M. Spingle.
Brian Healey dit comprendre les préoccupations de l’industrie des pêches, mais il souligne que l’étude comparative est essentielle. Les quatre navires en question, deux nouveaux et deux anciens, sont à Saint-Jean et ils devraient prendre la mer cette semaine.
M. Healey reconnaît que l’absence d’évaluation va perturber les activités de recherche scientifique à court terme. Mais, ajoute-t-il, le ministère tiendra compte de l’avis de ses scientifiques et de tous les intervenants socio-économiques lors de ses prises de décision.