L’étalement urbain se poursuit, à Montréal comme ailleurs au Canada
Métro
L’étalement urbain continue sa progression à Montréal, tout comme ailleurs au Canada. La croissance démographique de nombreuses villes de banlieue a dépassé la croissance observée ailleurs, selon les résultats du dernier recensement effectué en 2021 par Statistique Canada.
Entre 2016 et 2021, la plupart des 25 municipalités avec la plus forte croissance démographique au Canada se trouvaient dans les grands ou petits centres urbains, ou à proximité de ceux-ci. C’est le signe d’un étalement urbain continu.
Le centre-ville de Montréal est celui qui a le taux de croissance démographique le plus élevé parmi les villes comptant un million d’habitants ou plus, selon Statistique Canada. En 5 ans, 21340 personnes s’y sont installées (+24,2 %). Par contre, les banlieues rapprochées (+ 45356), intermédiaires (+ 41590) et éloignées (+ 64526) ont accueilli beaucoup plus de nouveaux habitants en nombres absolus.
En banlieue éloignée, la population de Terrebonne s’est accrue de 7,5% pour atteindre 119 944 habitants. Blainville recense 59 819 habitants (+ 5,2%) et Mascouche 51 183 habitants (+ 9,6%).
«Pour 1 % d’augmentation de la population, on a 3 % de territoire consommé. C’est un mode de développement avec des enjeux importants, environnementaux et économiques. On gruge les terres agricoles, on gruge les milieux naturels. Cela vient jouer sur la biodiversité», explique le directeur général de Vivre en ville, Christian Savard.
«C’est la réalité de plus en plus de villes, qui voient les villages autour se développer. Les gens recherchent des terrains plus grands et plus accessibles. Cela amène toutes sortes d’enjeux, notamment la densité qui fait en sorte que les services de transport collectif sont moins efficaces. Cela force les gens à conserver leurs voitures. C’est une spirale, plus on s’étale, plus on a besoin d’une voiture, plus on peut s’étaler à nouveau», dit le directeur général du Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec (RNCREQ), Martin Vaillancourt.
La pandémie a eu en effet de ralentisseur démographique dans les centres-villes. Malgré la hausse sur cinq ans, le nombre de personnes vivant dans le centre-ville de Montréal (-3,1 %) était moins élevé en 2021 qu’il ne l’était un an plus tôt. C’est tout un revirement de situation: la population du centre-ville de Montréal avait augmenté en moyenne de 4,8% par année de 2016 à 2020.