
L’équipe canadienne apprendra de sa défaite au Costa Rica, assure Samuel Piette
Radio-Canada
C’était inévitable. Pendant trop longtemps, la « magie noire » de la CONCACAF avait épargné l’équipe nationale masculine du Canada. Trop peu de controverses d’arbitrage, de gestes de l’adversaire qui font perdre la tête – et des points. Jeudi soir, après 17 matchs de qualification de suite pour le Mondial de 2022 sans subir la moindre défaite, les Canadiens y ont enfin goûté.
Un petit coup d’épaule de Mark-Anthony Kaye à Johan Venegas et c’en était fait. Le Costaricain a parfaitement joué le jeu. Il s’est effondré comme si Kaye avait eu un poignard sous l’aisselle, et le Canadien a été expulsé. Kaye se savait pourtant sur le qui-vive, lui qui avait reçu un carton jaune orange pour une semelle sur la cheville de Ronald Matarrita. Comme quoi il peut y avoir deux coupables dans une telle histoire.
Les amateurs de soccer canadien étaient prêts à célébrer la qualification pour le Qatar. Samuel Piette aussi. L’international aux 61 sélections, qui soigne encore une blessure, regardait le match à la télévision. Il n’a pas beaucoup dormi après cette défaite de 1-0.
Ses coéquipiers et lui avaient pour objectif de demeurer invaincus jusqu’à la toute fin, mais avec le recul, c’est probablement un mal pour un bien. L’occasion d’apprendre de ce revers est trop belle.
La perte d’un joueur aussi tôt dans le match, c’est difficile, mais en même temps, il faut réaliser qu’on n’est pas encore qualifié, que dans la CONCACAF, c’est difficile à la maison ou à l’extérieur, souligne Piette, rencontré vendredi matin au Centre Nutrilait. Il y a certains trucs, comme les arbitres, auxquels il faut faire attention. Rien n’est joué encore. Il faut être intelligent par rapport à ça.
Il ne faut pas penser à sa propre performance ou à comment on réagit à certaines situations sur le terrain, mais bien à comment on peut aider l’équipe sur le plan collectif, poursuit-il. Je pense que Mark-Anthony va apprendre de ça. Je pense que l’équipe aussi va apprendre de ça. On va garder la tête froide – et encore plus dimanche, de sorte qu’on puisse valider ce billet pour le Qatar le plus tôt possible et ne pas laisser traîner ça jusqu’au Panama.
À la lumière de ce que le Canada, en infériorité numérique, a offert au Costa Rica pendant la deuxième mi-temps de jeudi, le scénario de la rencontre de dimanche contre la Jamaïque, au BMO Field de Toronto, semble coulé dans le béton. C’est là que les Rouges accrocheront leur première qualification pour la Coupe du monde masculine depuis 1986.
Même dans l’adversité, les Canadiens ont continué de jouer au ballon à San José. Ils se sont installés profondément dans le camp des locaux. Ils ont trouvé des failles. Ils ont frappé le cadre à plus d’une reprise. Ils ont rendu le stade national du Costa Rica nerveux, très nerveux.
Sauf qu’on en revient naturellement à cette notion d’histoire écrite d’avance. Pour le sélectionneur John Herdman, c’était un de ces soirs, jeudi, où son équipe aurait pu rester sur le terrain jusqu’à 2 h du matin sans marquer de but.