L’éprouvant combat de Debbie Paul, survivante de la rafle des années 1960
Radio-Canada
Une ancienne élève au pensionnat pour Autochtones de Shubenacadie, en Nouvelle-Écosse, a reçu ce mois-ci une lettre de refus de l’entente de règlement ayant trait à la rafle des années 1960 pour une possible indemnisation.
On m’a claqué la porte au nez, dit Debbie Paul. Aucun recours ne peut être exercé. Nous sommes au Canada, c’est censé être un pays libre. Je devrais être en mesure de faire appel.
Debbie Paul fréquentait le pensionnat pour Autochtones de Shubenacadie à la fin des années 1960. Lorsque l’établissement a fermé ses portes en 1967, la jeune fille a été enlevée par une religieuse des Sœurs de la Charité d’Halifax et amenée à une famille blanche aux Massachusetts, aux États-Unis, au lieu de retourner dans sa famille.
Debbie Paul affirme avoir été maltraitée toute l’année qu’elle a vécue chez le frère de sœur Gilberta, John Wentworth, et sa femme Mary.
Je devais m’occuper du repassage, du ménage. De plus, cet homme me tripotait. Je n’avais que 12 ans, confie-t-elle. J’ai vécu l’enfer.
Elle a ensuite été renvoyée seule en Nouvelle-Écosse, sans explications.
C’est en 2018 qu’elle a fait une demande d’indemnisation dans le cadre de l’accord de règlement à un recours collectif signé par le Canada.
Lorsque la date limite de soumission de l’entente de règlement ayant trait à la rafle des années 1960 est tombée en décembre 2019, 34 770 personnes avaient fait une demande d’indemnisation.
En février 2022, 19 822 demandes ont été approuvées et 10 251 refusées, sans droit d’appel.