L’épopée en solitaire de Hugo Houle au Paris-Nice
Radio-Canada
Bien étendu sur son canapé dans son appartement de Monaco, Hugo Houle prenait du repos bien mérité lorsque Radio-Canada Sports l’a rejoint, lundi.
Le cycliste québécois a tout donné lors de son impressionnante performance au Paris-Nice. Sa 13e place au classement général égale son meilleur résultat dans le World Tour, après avoir fait de même au Tirreno Adriatico en 2021.
Cette année, toutefois, c’est en solitaire que Houle a dû pédaler pendant la moitié de cette épreuve de huit étapes. Tous les autres membres de la formation Israel Premier Tech (James Piccoli, Carl Fredrik Hagen, Tom Van Asbroeck, Rudy Barbier, Mads Würtz Schmidt et Guillaume Boivin) ont dû abandonner en raison de blessures ou de la maladie.
Il fallait rester concentré et essayer de faire une bonne course, a dit Houle. La forme était au rendez-vous, j’avais de bonnes sensations dès le départ. C’est une des raisons pourquoi l’équipe a décidé de me laisser en course.
N’empêche, il faut être solide mentalement pour surmonter pareilles difficultés. Mais les membres de son écurie ont veillé à son confort.
« Quatre journées complètes tout seul, c’est un peu spécial. J’ai été chanceux, j’ai eu le support complet de l’équipe malgré ça. J’étais traité comme un petit roi. J’avais mon chef personnel. Je lui disais ce que je voulais manger le soir et il me faisait la recette. J’allais au massage et je ne changeais même pas de table, l’ostéopathe venait dans la chambre me faire le traitement. J’étais traité aux petits soins et ça m’a encouragé à donner le meilleur de moi-même pour remercier l’équipe pour son soutien. »
Rouler seul au sein d’un peloton aussi relevé n’est pas une mince tâche. Hugo Houle n’a jamais pu profiter de l’appui de quiconque et c’est grâce à son expérience et à sa ruse s’il a réussi à s’accrocher.
Quand c’était le moment d’être en avant, je n’avais aucune aide, il fallait que je fasse ma place, a expliqué l’athlète de 31 ans. C’était beaucoup plus dur que quand tu as des gars autour de toi. Je n’ai eu aucun cadeau. C’était assez technique. Il fallait être bien placé dans plusieurs étapes de montagnes, dont la dernière, alors qu’il y avait de la pluie, des descentes mouillées. C’est clair que tu es avantagé quand tu es devant. S’il y a sept coureurs d’Ineos et sept coureurs de Jumbo-Visma, tu es déjà 15e, avant même d’attaquer la descente.
Ce qui m’a nui dimanche, a-t-il poursuivi, c’est que j’ai été pris dans une descente à cause de chutes. Après, j’ai été obligé de chasser, je me suis mis dans le rouge un peu et je n’avais personne pour m’aider. Si tu as un coéquipier, il peut faire le job pour rester avec toi. Mais ça fait partie des aléas de la course.