
L’édifice incendié du Vieux-Montréal, témoin d’une époque faste
Métro
L’incendie de la place d’Youville, dans le Vieux-Port, le 16 mars dernier a coûté la vie à sept personnes. Si l’édifice William-Watson-Ogilvie vient d’être le théâtre de l’incendie le plus meurtrier de la métropole en près de 50 ans, il aura été témoin, un siècle auparavant, d’une époque faste pour le quartier et Montréal. Pendant un moment, il fut le siège social de la plus grande minoterie de tout l’Empire britannique, alors que Montréal était pour sa part le plus important port céréalier en Amérique du Nord.
Si au moment de l’incendie, l’immeuble William-Watson-Ogilvie abritait les bureaux d’une firme d’architecture et des logements résidentiels, le site Web officiel du Vieux-Montréal nous apprend qu’en 1890 l’homme d’affaires William Watson Ogilvie achète la propriété. Elle était à ce moment le site de trois magasins construits au milieu des années 1850. Le quartier est alors en transformation depuis les années 1850.
«Avant 1850, c’était un quartier où il y avait encore énormément de résidences. Il y avait aussi des couvents, des communautés religieuses, etc. À partir des années 1850 et 1860, l’activité économique devient de plus en plus importante. Les membres de l’élite, car c’est eux surtout qui vivaient dans le Vieux-Montréal, vont quitter le Vieux-Montréal, pour aller dans des quartiers qui sont plus calmes et qui sont moins perturbés par l’activité économique», indique la professeure d’histoire à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), Joanne Burgess.
Le quartier du Vieux-Montréal devient donc de plus en plus un centre important pour les affaires, pour les importateurs, pour les grossistes ainsi qu’un pôle financier autour des rues Saint-François-Xavier et Notre-Dame où on retrouve des banques.
C’est dans ce contexte que William Watson Ogilvie fait construire, par l’agence d’architectes Hutchison and Steele, l’immeuble qui portera par la suite son nom à l’angle de la place D’Youville et de la rue Port. Une partie de la façade d’un ancien magasin-entrepôt, qui donnait sur la rue du Port, sera intégrée à la nouvelle construction.
L’édifice est conçu pour loger les bureaux de la Ogilvie Milling Company, l’entreprise de la famille Ogilvie qui domine l’industrie meunière au Canada et qui est en voie de devenir la plus importante minoterie du Dominion.
Rappelons qu’une entreprise de minoterie consiste en un établissement industriel pour la transformation des grains en farine. Le commerce et la transformation de céréales en provenance de l’Ouest Canadien est en plein essor et au moment ou Ogilvie aménage son siège social dans l’immeuble William-Watson-Ogilvie, elle est la plus importante minoterie de Montréal.