
L’économie du «cute» ou du mignon: comment ça marche?
Métro
ANALYSE – Ça vous est déjà arrivé de succomber aux belles faces de chiens et de chats dans des photos ou des vidéos sur les réseaux sociaux? Si oui, avez participé en partie à l’économie du «cute»: ces contenus très faciles d’accès, faciles à partager et agréables à voir, rendent tous le monde fou sur les médias sociaux. En réalité, c’est une véritable industrie qui se cache derrière ce type de contenu et qui engendre énormément d’argent grâce au phénomène de la monétisation. Qu’est-ce que l’économie du «cute»?
Est-ce qu’un des derniers messages directs que vous avez reçus sur Instagram était une vidéo de canetons portant des fleurs en guise de chapeaux ou nageant dans un évier rempli d’eau? Ou encore un chien Cockapoo vraiment trop ravi de danser sur le canapé avec son humain? Un Husky piquant une crise parce qu’il ne peut pas rentrer dans la maison?
Si vous adorez partager du contenu d’animaux mignons, sachez que vous n’êtes pas seuls: vous faites partie d’un vaste phénomène culturel appelé l’économie du «cute», ou du mignon.
Elle consiste non seulement en un réseau de personnes qui créent, partagent et font circuler du contenu, mais aussi en une industrie de plusieurs milliards de dollars qui a vu le jour grâce à la capacité des créateurs de monétiser le contenu affiché.
Le chercheur en médias James Meese définit la l’économie du «cute» comme étant la création et la circulation de contenu généré par les utilisateurs et montrant des choses (animaux, bébés, plantes, objets, etc.) perçues comme mignonnes.
Même si les chercheurs et les journalistes mettent en lumière ce phénomène issu des médias sociaux, le partage de photos d’animaux mignons n’est pas nouveau: il y a plus de cent ans, le photographe Harry Whittier Frees avait en effet créé des cartes postales innovantes d’animaux anthropomorphes.
Notre recherche porte sur un segment précis, mais assez important de cette économie: celle qui diffuse du contenu animal. Nous avons constaté que le caractère mignon du contenu animal vient de différents archétypes : animaux insolites ou bébêtes, bébés ou jeunes animaux, contenu regroupant plusieurs espèces, paires enfants-animaux, tailles et proportions extrêmes (très petit ou très gros), apparences inhabituelles et comportements animaux qu’on interprète comme humains.