
L’école de langue française, vecteur de la vitalité des communautés
Radio-Canada
« Feyd, viens t’essuyer la bouche. Tu ne voudrais pas que ta maman te voie à la télé la bouche sale. »
Matthew Wyjad tend à son fils de cinq ans une serviette en papier, non sans avoir d’abord couru derrière lui pour le rattraper. Le petit garçon vient de terminer son repas. Les deux sont venus à la soirée de célébration de fin d’année organisée par l’École publique aux Quatre-Vents que fréquente Feyd.
L’établissement, qui a ouvert ses portes en 2019, n’avait jamais pu tenir un tel événement en raison de la pandémie.
Je me sens excitée, indique la directrice Joanne Héroux-Farrow.
Pour elle, ce rassemblement agrémenté de prestations des auteurs-compositeurs-interprètes Dayv Poulin et Mimi O’Bonsawin ne sert pas qu’à célébrer les réalisations des 10 derniers mois, mais le parcours des trois dernières années.
« C’est toute une aventure d’ouvrir une école dans une communauté anglophone, donc petit à petit, on est en train de bâtir une communauté fière et vibrante. »
Et ce parcours n’aura pas été facile. L’école de 38 élèves a dû faire face à la résistance de certains élus locaux, qui compromettait sa première rentrée, pour ensuite être confrontée à la COVID-19 quelques mois à peine après son ouverture.
Des défis qui n'ébranlent aucunement la détermination de la directrice, convaincue de la mission de l’établissement, le premier de langue française à Parry Sound, une municipalité de 6000 habitants sur la côte est de la baie Georgienne.
On joue un rôle très important dans la communauté. Les petites écoles, surtout dans les petites communautés, c’est souvent le seul lieu francophone où les gens ont la chance de s’exprimer, note-t-elle.