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L’échec albertain, aussi dur que prévisible
Radio-Canada
Ce n’est pas l’arrivée du temps plus frais ni des couleurs automnales du feuillage des arbres qui auront marqué en Alberta la fin du « meilleur été de tous les temps » promis par le gouvernement Kenney. C’est plutôt une tonitruante alerte, lancée mercredi sur les téléphones cellulaires des Albertains pour leur annoncer que l’état d’urgence sanitaire était instauré. La confirmation sans équivoque de la gravité de la situation.
Toutes les chirurgies non urgentes dans la province, même celles pour enfants, sont actuellement repoussées à plus tard. Mercredi, les soins intensifs albertains étaient à 10 jours d’être saturés, malgré la réorganisation des effectifs.
Pour comprendre comment l’Alberta a pu en arriver à la pire crise dans l’histoire de son système de santé, dixit la Dre Verna Yiu, grande patronne du réseau, il faut remonter aux déclarations du premier ministre et de son entourage.
Le 18 juin, lorsqu’il a annoncé l'abolition de toutes les mesures sanitaires à compter du 1er juillet, faisant de l’Alberta le premier endroit au Canada à se déconfiner complètement après la troisième vague, Jason Kenney était convaincu que le variant Delta frapperait peu sa province.
À la question : Y a-t-il un plan de contingence si le nombre d’hospitalisations recommence à grimper, est-ce qu’un recul sur le plan de réouverture est possible?, la réponse de Jason Kenney était sans équivoque : On ne voit tout simplement pas un tel scénario arriver. Notre intention est de rouvrir pour de bon, pas seulement pour l’été.
Toujours lors de cette conférence de presse, Jason Kenney est même allé plus loin, reprochant aux médias d’alimenter la peur lorsqu’ils évoquaient les dangers potentiels du variant Delta. Une attaque reprise par ses plus proches conseillers sur Twitter, qui ne se sont pas gênés pour accuser d’exagération tous ceux qui exprimaient des doutes sur le plan albertain.
La pandémie tire à sa fin, acceptez-le, est allé jusqu’à écrire dans un tweet Matt Wolf, le directeur de la gestion des enjeux du premier ministre.