Kenya : le perdant Raila Odinga rejette les résultats de la présidentielle
Radio-Canada
Raila Odinga a rejeté mardi les résultats de l'élection présidentielle du 9 août donnant son rival William Ruto vainqueur, les qualifiant de « parodie » et promettant de poursuivre toutes les options légales à sa disposition.
Six jours après l'élection du 9 août, marquée par le calme en dépit d'une impatience grandissante, le vice-président sortant Ruto a été déclaré lundi soir vainqueur avec 50,49 % des voix contre 48,85 % pour Raila Odinga, par une Commission électorale secouée de divisions internes.
Les yeux du pays étaient désormais tournés vers ce vétéran de l'opposition aujourd'hui soutenu par le régime, qui, à 77 ans, concourait pour la cinquième fois et restait invisible et muet depuis lundi.
Depuis son quartier général, Raila Odinga, coiffé d'un large chapeau bleu – couleur de sa coalition –, a fermement rejeté ces résultats, parmi les plus serrés de l'histoire du pays (quelque 233 000 voix d'écart).
Ce à quoi nous avons assisté hier est une parodie et un mépris évident de la Constitution, a-t-il déclaré, appelant ses partisans au calme et assurant qu'il poursuivrait toutes les options légales disponibles.
Nous le ferons au regard des nombreuses failles dans les élections, a-t-il ajouté, sans aller jusqu'à promettre un recours devant la Cour suprême.
Odinga est cependant familier de ces recours, qu'il a déjà déposés en 2013, puis 2017, quand la Cour suprême avait invalidé la présidentielle en raison d'irrégularités, une première en Afrique.
En 2007, une élection elle aussi très serrée, Odinga avait également, sans aller devant la justice, refusé le résultat, ce qui avait déclenché la pire crise postélectorale de l'histoire du pays, avec plus de 1100 morts dans des affrontements interethniques.
Ruto, qui tenait dans cette élection le rôle de challenger, a été déclaré lundi cinquième président du Kenya depuis l'indépendance en 1963. Il est le deuxième président de sa communauté, les Kalenjin, à accéder à ce poste.