Justin Trudeau à l’OTAN : des fissures dans l’Alliance atlantique
Radio-Canada
La force de l’OTAN repose surtout sur son unité et sa puissance de dissuasion. L’une et l’autre sont mise à rude épreuve, quatre mois après le début de la guerre en Ukraine.
À l’ouverture du sommet de Madrid, les pays membres ne sont pas à l’unisson sur plusieurs questions fondamentales. Leur principal dilemme : est-il suffisant d’aider l’Ukraine à ne pas perdre la guerre ou faut-il avoir un plan pour aider les Ukrainiens à la gagner?
Au sein de l’OTAN, les différends existent et leurs conséquences sont réelles, estime Frédéric Mérand, professeur de science politique à l'Université de Montréal.
« Le danger, c'est que les nuances de position entre les pays soient exploitées par Moscou et finissent par devenir un facteur de paralysie pour l'OTAN. »
Il est vital que l’OTAN dégage un consensus sur ces enjeux, selon Stéfanie von Hlatky, professeure d'études politiques à l'Université Queen's.
« Montrer que l'OTAN est unie envoie un message politique et diplomatique beaucoup plus convaincant envers la Russie, au-delà des capacités militaires de ses 30 États membres. »
Certains dirigeants, comme le président français Emmanuel Macron, croient qu’il faut laisser une porte de sortie à Vladimir Poutine afin qu’il ne perde pas la face. Cette option signifierait probablement une entente avec l’Ukraine pour céder une partie de son territoire dans l’est du pays.
Une idée à laquelle le président ukrainien Volodymyr Zelensky oppose une fin de non-recevoir, avec l’appui du Canada et des États-Unis.
Pour le Canada, une victoire de l'Ukraine se concrétisera par un retrait total des forces russes du territoire ukrainien, affirme le professeur Frédéric Mérand. Alors que pour la France, l'Italie et l'Allemagne, l'Ukraine devra probablement accepter d'avoir perdu une partie de sa souveraineté pour, un jour, signer un traité avec la Russie.