
Journée portes ouvertes de mon corps
Métro
(Un texte de Caroline Décoste, écrit avec l’aide de Mathieu Charlebois et son petit ventre qui le complexe.)
Je vous avertis avant qu’on commence la visite : c’est pas une construction récente. Et depuis que ce corps-là a accouché deux fois, il y a eu des petits dégâts d’eau, si vous voyez ce que je veux dire.
Débutons par la face. Comme vous pouvez voir, elle est encadrée par deux joues qui donnent l’impression d’un écureuil qui fait des provisions. Et on dirait aussi que l’écureuil dort en se servant du deuxième menton comme d’un hamac. C’est un cas de «oups, la trentaine!».
Au-dessus du stash à snacks de l’écureuil, il y a des cernes. Un peu comme tout le tour d’un bain, mais tout le tour des yeux. La proprio a essayé de mettre de la crème, mais oubliait une fois sur trois, pis finalement le tube a passé date dans le tiroir.
Passons maintenant à la poitrine, surnommée «buffet à volonté» pendant trois ans. Faites pas attention au désordre, ni au gros poil noir sur le mamelon droit : j’ai pas eu le temps de ramasser, et on est en SPM.
Juste en dessous (et vraiment tout près parce que la gravité, hein!), il y a déjà eu un nombril sur des muscles tendus, mais la pièce est maintenant divisée en deux, avec des grands droits mous de chaque bord. Au milieu, un gros coussin qui peut servir d’oreiller, de support à assiette de pizza ou de raison de se faire féliciter pour un troisième enfant qui n’existe pas. C’est une pièce polyvalente!
Vous remarquerez aussi ce que les gourous de la pensée positive appellent «des rayures de tigresse à porter avec fierté», mais que je préfère appeler, bêtement, «mes vergetures».