Johnny Hallyday : un livre rappelle sa carrière en Afrique Johnny Hallyday : un livre rappelle sa carrière en Afrique
Radio-Canada
À l'origine du livre, une histoire qui touche de près l'auteur : lors d'une visite en Côte d'Ivoire en 1966, Johnny Hallyday a accordé une entrevue à la télévision ivoirienne dans l'émission Midi magazine, animée par Marcel Bilé, le père de Serge Bilé. Tout au long du récit, nous vivons les « années yéyé » en compagnie des souvenirs d'enfance de Serge Bilé et des rencontres avec des personnalités de l'époque qui ont surfé sur cette vague yéyé qui submergeait l'Afrique.
Ces années-là sont aussi celles des indépendances et d'un nouveau départ pour certains pays africains, au prix parfois d'un patriotisme exacerbé encouragé par des régimes autoritaires. Pour Serge Bilé, les jeunes ont avant tout envie de liberté et la trouvent dans une chanson décomplexée, la chanson des années yéyé qui chante à la fois l'amour et la liberté. C'est tout le paradoxe, les jeunes se retrouvent dans la chanson française parce que, chez eux, ils sont privés de liberté.
La jeunesse africaine embrasse la vague yéyé, s'appropriant les codes et la mode de l'époque : pantalons « pattes d'éléphant », mini-jupe, polos col en V et cheveux lissés. Le magazine Salut les copains circule et rapporte les rivalités et les chicanes entre les différents artistes. Vous aviez les pro-Antoine, les pro-Johnny, les pro-Eddy Mitchell et tout ça s'affrontait avec des invectives parce que chaque fois qu'il se passait quelque chose en France, on l'apprenait en Côte d'Ivoire de façon presque instantanée, se souvient Serge Bilé.
L'auteur rappelle qu'à l'époque, plusieurs courants musicaux cohabitaient harmonieusement en Afrique. Le musicien Manu Dibango, par exemple, a commencé sa carrière avec sa chanson Twist à Léopoldville et a dit de Johnny lors de la disparition de celui-ci : Johnny n'était pas un chanteur, c'était un enchanteur. De même, Alpha Blondy a composé la chanson Yéyé bien avant de devenir le pape du reggae ivoirien. Les jeunes africains écoutaient à la fois le funk de James Brown, la rumba congolaise de Tabu Ley Rochereau, les chansons venues des Caraïbes et le rock de Johnny Hallyday.