
Jeux de hasard et d’argent: de plus en plus de Québécois se retrouvent au bord du gouffre
TVA Nouvelles
Davantage de Québécois atteints d’une dépendance au jeu, qui viennent de miser leurs derniers dollars au casino, pour des billets à gratter ou à la loterie, se tournent vers la ligne d’appel Jeu : aide et référence afin de partager leur détresse.
«Pas plus tard qu’hier, il y a une dame qui nous a appelés et qui nous disait : je suis assise dans ma voiture, je viens de jouer le dernier 1000 $ qui me restait dans mon compte pour payer mon loyer et je ne sais plus quoi faire», a lâché Gaëtan Brière, superviseur clinique et coordonnateur des services pour Jeu : aide et référence.
Des appels de ce genre, les 24 intervenants de la ligne d’écoute gratuite en reçoivent chaque semaine de la part de personnes qui sont incapables d’arrêter de jouer et qui ont besoin qu’on leur tende la main.
«Souvent, ce sont des gens qui vont avoir brûlé leur entourage, qui arrivent à mentir, à vouloir se refaire, à miser de l’argent, à vouloir toujours plus. Il y a une espèce de honte qui se rattache à ça», a expliqué M. Brière au bout du fil.
En 2023-2024, 6848 personnes ont contacté le service en raison de jeu excessif, que ce soient des jeux vidéo, de hasard ou d’argent. Cela représente une augmentation de 21% des demandes d’aide par rapport à l’année précédente.
Gaëtan Brière a également remarqué que le temps d’appel entre ses intervenants et les personnes dépendantes a doublé afin de prendre le temps de calmer la crise et de trouver des ressources nécessaires pour leur venir en aide.
«Il faut mettre en lumière le courage de ces personnes d’appeler sur des lignes spécialisées. Ces gens-là, ils appellent parce que c’est de la souffrance brute», a-t-il souligné.
Pour faire face à ce bond d’appels à l’aide, l’organisme a lancé une campagne de financement pour arriver à agrandir son équipe et offrir de meilleures formations aux intervenants.
Souvent «mal comprise», la dépendance au jeu est perçue comme moins grave que celle à l’alcool ou aux drogues, a constaté le coordonnateur des services.