Jean Charest hué après avoir qualifié le convoi des camionneurs d’« illégal »
Radio-Canada
La course à la direction du Parti conservateur du Canada (PCC) a pris un nouvel élan, jeudi, avec la tenue d'un premier débat pour le moins corsé.
Les échanges entre Pierre Poilievre, considéré comme le favori, et Jean Charest ont été particulièrement houleux. Contrairement aux autres candidats, les deux hommes ne se sont même pas serré la main, ni en arrivant sur scène ni lorsqu'ils ont quitté celle-ci.
Entre les deux hommes, l'animosité était palpable. Tôt dans le débat, le député de Carleton a notamment accusé son adversaire d’avoir été pris dans des scandales de dons alors qu’il était premier ministre du Québec, de 2003 à 2012.
« De vous entendre parler de loi et d'ordre est surprenant, considérant que votre Parti libéral [du Québec] a accepté des dons illégaux d'un demi-million de dollars quand vous étiez le chef. Le camionneur moyen a plus d'intégrité dans son petit doigt que n'en avait tout votre cabinet libéral. »
Lorsque l’occasion lui a été donnée de prendre la parole, quelques minutes plus tard, M. Charest a répliqué en reprochant à M. Poilievre d’avoir soutenu publiquement les camionneurs qui ont pris d’assaut la colline du Parlement du 29 janvier au 20 février derniers et qui ont tenu, selon lui, une manifestation illégale.
Ce choix d’adjectif lui a alors valu les huées d’une partie de l’auditoire qui s’est autrement contenté jeudi d’applaudir les différentes positions présentées par les candidats à la chefferie.
Quant aux scandales de dons évoqués M. Poilievre, M. Charest y a répondu après le débat en s'adressant directement à son adversaire sur Twitter.
De telles accusations de corruption sans fondement étaient à prévoir, mais elles ont au moins le mérite de signaler aux députés et aux Canadiens votre rejet de la primauté du droit et des institutions de ce pays, a-t-il déclaré, faisant référence à l'enquête de l'UPAC, close depuis février, qui n'a débouché sur aucune accusation.
Appelés à expliquer pourquoi les conservateurs multiplient les défaites électorales depuis 2015, les aspirants chefs, Pierre Poilievre et Jean Charest en tête, se sont tous présentés comme capables de permettre au parti de renouer avec la victoire.