James Kudelka, une vie à la fine pointe du ballet
Radio-Canada
Qu’il s’agisse de travailler avec des marionnettes ou de revisiter des classiques, James Kudelka n’a jamais eu peur des défis. Et il en est aujourd’hui récompensé avec le Prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle de la réalisation artistique.
Un texte de Chris Dart
Lors d’une récente entrevue en anglais avec Elamin Abedelmahmoud à l’émission Commotion, diffusée sur les ondes de la CBC, le célèbre chorégraphe de ballet canadien James Kudelka déclarait qu’il avait été plutôt surpris en apprenant qu’il recevrait un Prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle. Dans une entrevue en anglais accordée à TVO en 1996, il semblait déjà croire que toute sa carrière n’allait être qu’un gros accident.
Je n’ai pas passé d’audition pour entrer à l’École nationale de ballet, essentiellement parce que j’étais un garçon de 10 ans, expliquait-il alors à Richard Ouzounian, animateur de TVO Today. À l’époque, on aurait pris n’importe quel enfant qui portait un pantalon.
Dès que j’ai intégré les rangs de la compagnie, j’ai entamé une carrière qui m’a porté comme un long fleuve tranquille. En fait, je suis entré dans la compagnie en 1972, et cette année-là, Nureyev nous a fait voyager aux États-Unis. C’est un périple qui a été une sorte de vitrine internationale. Ma trajectoire, de demi-soliste à soliste… mon chemin était tout tracé. Je n’avais, d’une certaine manière, aucun contrôle sur le fil des événements.
Peu importe les réflexes que sa modestie lui dicte, M. Kudelka est l’un des plus célèbres créateurs du monde de la danse que le Canada a produits.
Il commence à composer des chorégraphies alors qu’il est encore étudiant et, presque dès le premier jour, il s’impose comme quelqu’un qui n’a pas peur des défis.
Dans un portrait de M. Kudelka en anglais paru en 1998 dans le New York Times, Valerie Wilder, alors directrice générale du Ballet national, déclarait : James est un artiste dans l’âme; il voit tout à travers le prisme de l’art.
En 1980, il passe du Ballet national du Canada aux Grands Ballets Canadiens, à la recherche d’un environnement plus propice au risque créatif. Il revisite radicalement des classiques du ballet comme Le lac des cygnes et Casse-Noisette. Pour ses ballets originaux, il s’inspire de plusieurs œuvres, comme Washington Square, un court roman de Henry James, ou Spring Awakening, une pièce allemande de la fin du 19e siècle. Son ballet de 2014, Malcolm, fait la part belle aux marionnettes.