
Itinérance autochtone : les besoins des organismes
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Alors que, tout récemment, la communauté du square Cabot honorait la mémoire d’une itinérante inuite retrouvée morte, Elisapie Pootoogook, de nombreux organismes font part de leurs besoins pour pouvoir continuer à venir en aide aux itinérants, dont beaucoup appartiennent à des communautés autochtones et inuites.
Même si l’itinérance peut en effet toucher tout le monde, plusieurs rapports constatent une surreprésentation de la population autochtone parmi les itinérants au Canada et au Québec. En 2018, Marie-Ève Drouin Gagné, chercheuse à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), et la professeure à l’INRS Carole Lévesque ont écrit un rapport sur la condition itinérante dans la population autochtone au Québec, pour la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics.
Elles y indiquent qu’«une personne autochtone sur 15 à travers le Canada est susceptible de se retrouver en situation d’itinérance, alors que la proportion est plutôt d’une personne sur 128 parmi la population canadienne». À partir des données de Statistique Canada de 2016, les chercheuses estimaient alors que 800 personnes vivaient en situation d’itinérance à Montréal.
Le Canadian Observatory on Homelessness (l’Observatoire canadien sur l’itinérance) mentionne de son côté que «l’itinérance chez les personnes autochtones découle du traumatisme historique, de l’oppression, du racisme et de la discrimination».
«N’importe quelle personne qui fait l’effort d’en apprendre un peu sur l’histoire canadienne verra qu’il y a de mauvaises choses qui ont été faites, et notamment sur la population autochtone», soutient le directeur de Résilience Montréal, David Chapman, qui rappelle que les gouvernements ont la responsabilité d’aider les itinérants.
À Montréal, plusieurs organismes viennent en aide à la population itinérante, comme le Foyer pour femmes autochtones de Montréal, de Projet Autochtones du Québec, le Centre d’amitié autochtone de Montréal et Résilience Montréal.
Elisapie Pootoogook avait été retrouvée morte sur un chantier près du square Cabot alors qu’elle n’avait pas pu trouver une place pour dormir dans un endroit chaud. Son décès a fortement fait réagir au sujet des besoins qu’ont les organismes. Lors de la cérémonie rendant hommage à Mme Pootoogook, plusieurs acteurs des communautés autochtones et du milieu communautaire avaient lancé un appel pour renforcer l’aide apportée aux itinérants.