Itinérance à Montréal: les tenanciers de bars interpellent le gouvernement
TVA Nouvelles
L'homme d'affaires Peter Sergakis déplore la détérioration de la situation de l’itinérance à Montréal et interpelle le premier ministre, la mairesse de Montréal, le chef du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et le responsable de l'urbanisme de la Ville dans une lettre à laquelle l’Agence QMI a eu accès.
• À lire aussi: «Allée du crack»: les discussions rompues avec la santé publique, dit Cactus Montréal
«Comme citoyens, nous sommes les spectateurs de votre impuissance et de votre négligence à prendre en charge cette dramatique situation qui a des effets dévastateurs sur l'ensemble de vos concitoyens, tant en matière de santé publique, de sécurité envers la personne et à leurs biens», a écrit Peter Sergakis, homme d'affaires et président de l'Union des tenanciers de bars du Québec.
M. Sergakis dénonce «une gestion inefficace» qui offre un spectacle «désolant» aux touristes et tire la sonnette d’alarme sur l’image que la situation renvoie aux touristes et l’image partagée à l’international.
«Je n'accepte pas que le gouvernement du Québec prétende ne pas avoir les moyens pour intervenir et refuse de donner les moyens aux services sociaux, aux municipalités, aux services de police, aux instances judiciaires et aux OBNL afin qu'ils puissent agir efficacement», a-t-il poursuivi.
La lettre mentionne que le ministère de la Santé et de services sociaux estimait en septembre que 10 000 personnes se trouvaient en situation d’itinérance, dont 4690 à Montréal.
«J'estime que du fait de vos fonctions, vous avez l'obligation morale, politique et juridique de prendre les moyens nécessaires pour aider les gens en état de vulnérabilité, et prendre des mesures concrètes pour contenir cette catastrophe humanitaire qui a des conséquences dramatiques sur ces personnes, et sur la société québécoise dans son ensemble», a-t-il ajouté.
S’il admet que la cause est multifactorielle, l’homme d’affaires déplore l’impuissance du SPVM pour contrôler les infractions, ce qui mènerait à des arrestations citoyennes. Il déplore également l’impuissance des instances municipales en matière de logements ou de services adaptés.
Il affirme d’ailleurs que dans la dernière année, il a dû faire face chaque semaine à des problèmes liés à l’itinérance dans ses commerces ou immeubles en location, comme «une atteinte à la personne, une intrusion, des menaces, de la peur, du vandalisme, des méfaits, vols et/ou des incivilités», peut-on lire.