Issa grimpait comme un singe et marchait comme un humain
Radio-Canada
La mise au jour de vertèbres fossilisées du bas du dos d’un Australopithecus sediba permet d’établir que ces hominines, qui vivaient il y a 2 millions d’années, utilisaient leurs membres supérieurs pour grimper comme les singes et leurs membres inférieurs pour marcher comme les humains.
Les nouvelles vertèbres lombaires découvertes […] constituent l'un des bas du dos les plus complets jamais découverts chez les premiers hominidés et donnent un aperçu de la façon dont cet ancien parent de l'humain marchait et grimpait, explique l’Université du Witwatersrand dans un communiqué.
Des paléontologues de 17 établissements ont participé aux travaux publiés dans la revue eLife (Nouvelle fenêtre) (en anglais) qui décrivent les nouveaux fossiles. Ces vertèbres constituent, selon les scientifiques, le chaînon manquant qui tranche un vieux débat sur le mode de locomotion de cette espèce ancienne.
Ces fossiles ont été découverts en 2015, lors de fouilles qui se déroulaient sur le site fossilifère de Malapa, situé en Afrique du Sud dans la zone des sites du berceau de l'humanité, inscrits au Patrimoine mondial de l'humanité.
C’est sur ce site que le paléontologue Lee Berger de l'Université de Witwatersrand avait découvert les premiers restes d’un Australopithecus sediba en 2008, qu'il a décrits dans un article publié en 2010.
Les nouvelles vertèbres ont été récupérées dans des brèches, des conglomérats des roches issues de la dégradation mécanique d'autres roches.
La région lombaire est essentielle pour comprendre la nature de la bipédie chez nos plus anciens ancêtres et pour savoir dans quelle mesure ils étaient adaptés à la marche sur deux jambes, explique dans le communiqué le Pr Scott Williams de l’Université du Witwatersrand, l'auteur principal de l'article.
Les séries de vertèbres lombaires sont extraordinairement rares dans le registre fossile des hominidés, et seules trois épines inférieures comparables sont connues dans l'ensemble du registre africain précoce, poursuit le scientifique.
Le squelette féminin porte le numéro de catalogue MH 2, mais les chercheurs l’ont surnommé Issa, qui signifie protecteur en swahili.